A l’aube de la quatrième et dernière journée des championnats d’Europe, la France est en tête au classement des nations. Les Bleus précèdent l’Espagne, qui reste à l’affût. Et ils sont prêts à enfoncer le clou, aujourd’hui, en finale des épreuves par équipe, aussi bien en combat qu’en kata. En attendant le bouquet final, la Marseillaise a retenti à quatre reprises, hier à l’Arena de Montpellier, pour le plus grand plaisir des supporters qui l’ont entonné à chaude voix. On n’a quasiment vu que du bleu !

GRAND ANGLE

Salim Bendiab puis Logan Da Costa ont donné le ton pendant la matinée en obtenant le bronze, le premier en +84 kg et le second chez les -75 kg, où une sommité, l’Azerbaïdjanais Rafael Aghyev, a écrit une page de plus de sa légende avec une dixième couronne continentale. Tous deux champions du monde par équipe avec les Bleus en 2012 à Bercy, ils ont signé à cette occasion leur premier résultat en individuel dans un grand championnat. « Il était toujours à la limite. A chaque fois, ça se jouait à pas grand-chose » , rappelle Ludovic Cacheux, l’entraîneur national, au sujet du Lorrain. « C’est de bon augure pour la suite. »

La suite ? Elle a été tout aussi rose. Dans une Arena qui n’avait d’yeux que pour les Bleus, Anne-Laure Florentin a montré l’exemple en décrochant le titre en +68 kg. « Pour ma première sélection, je suis comblée » , assure la pensionnaire du Karaté Tode Saint-Maximim, victorieuse de la Finlandaise Helena Kuusisto (1-0). « J’ai eu du mal à me mettre dedans, mais, une fois que j’ai marqué mon point, j’ai géré. »

« Un phénomène »

Quelques minutes plus tard, c’est Lucie Ignace qui a exulté devant ses supporters en terrassant la Turque Merve Coban (3-1). Après sa victoire à Istanbul un an plus tôt, la Réunionnaise réalise le doublé en -61 kg. « J’ai travaillé dur pour cette compétition parce que j’étais attendue » , glisse la championne du monde 2012 des -55 kg.

Dans cette Arena plongée dans l’obscurité avec pour seule lumière les projecteurs braqués sur l’aire de combat, l’équipe de France a donné sa pleine mesure et gâté son public bon enfant. Ainsi les Bleues ont encore fait monter la température en prenant le meilleur sur la Suisse (2-0) pour sauver leur compétition en arrachant le bronze.

Les seules déconvenues de la journée, finalement, ont été en kata. Ni Sandy Scordo ni Minh Dack n’ont séduit les arbitres. Ils se sont consolés en se prenant dans les bras. Un moment fort pour le second qui disputait dans l’Hérault l’ultime compétition de sa carrière, à 33 ans. « L’histoire s’arrête là » , dit-il simplement. Cette histoire qui continue pour Alexandra Recchia, victorieuse en finale des -50 kg face à une amie, la Turque Serap Ozcelik. A 27 ans, elle pourrait même prolonger le plaisir au-delà des Mondiaux en Autriche, en octobre.

Cette journée si singulière ne pouvait donc se conclure autrement que sur un succès de Steven Da Costa. A 19 ans, le Lorrain marque déjà son passage chez les seniors dans la catégorie des -67 kg. « C’est un phénomène » , assure Olivier Beaudry, l’entraîneur national, qui espère voir son protégé encore sacré aujourd’hui aux côtés de ses frères, Logan et Jessie, dans l’épreuve par équipe.

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