Game of Thrones, saison 6: le bon, la brute et le Bolton

  02 Mai 2016    Lu: 1028
Game of Thrones, saison 6: le bon, la brute et le Bolton
Très solide, le deuxième épisode de la saison 6 fonctionne en miroir par rapport au précédent. Et cette fois, la seconde partie est meilleure que la première. Attention: cet article contient des spoilers!
"Nous avons tous des choix difficiles à faire". En tentant de réconforter Sansa Stark, Brienne de Torth met des mots sur le thème central de cet épisode: les choix. Ou plutôt comment les choix nous définissent, mais aussi comment ils nous piègent.

Home, le deuxième épisode de cette saison 6 de Game of Thrones, s`ouvre sur un voyage dans le temps avec la présence de Bran Stark, que les téléspectateurs n`avaient pas vu depuis une douzaine d`épisodes, et son arrivée au côté de la Corneille.

Le benjamin des enfants Stark découvre une scène de l`enfance de son père, au côté de son oncle Benjen et de sa tante Lyanna (la première femme de Robert Baratheon, avant Cersei). A leur côté, il aperçoit Hodor dans son adolescence. A une époque où il s`appelait Wylis... et où il disait autre chose que Hodor (non, il ne répétait pas "Wylis"...).

Ces débuts, aussi intéressants soient-ils, suscitent une petite inquiétude chez le téléspectateur. Va-t-on encore avoir droit à un de ces épisodes d`exposition "nécessaires mais mous", aussi rythmé que la vidéo d`une marmotte qui mange une biscotte? Soyez rassurés: ce n`est pas le cas. Très précisément parce que Dave Hill, l`auteur de l`épisode, sait ce dont il va parler.

Une succession de choix qui va crescendo

Tout tourne ainsi autour du choix. Meera confrontée à une vision qui lui intime l`ordre de ne pas abandonner Bran, qui multiplie les visions dans le passé auprès de la Corneille. Les sauvageons et plusieurs membres de la Garde de Nuit qui viennent sauver Davos et ses soutiens à Castle Black. Tommen qui demande à sa mère de l`aide à tenir tête au Grand Moineau et à la Foi militante. Des choix, encore des choix, toujours des choix.

Au début, comme dans la dernière partie de l`épisode précédent, ce n`est pas toujours transcendant à regarder. Mais cela s`inscrit dans une logique de montée en puissance maîtrisée, et offre une seconde moitié plus réussie.

Lorsque l`on voit Ramsay Bolton faire le ménage autour de lui à Winterfell, en se débarrassant de son père, sa belle-mère et son petit frère. Mais aussi lorsque Theon décide de laisser Sansa avec Brienne pour retourner sur les Iles de Fer (où de gros changements sont à prévoir avec l`assassinat de Balon, le père de Theon et Yara). Et surtout lorsque Melisandre, en pleine crise de foi, tente -avec succès- de ramener Jon Snow à la vie.

Cersei, la nature et les intérêts

Avant cela, une séquence est intéressante, celle où le jeune roi Tommen demande à Cersei, sa mère, de l`aider à devenir plus fort. Elle met en scène de manière très efficace l`ambivalence de la régente de King`s Landing. Cette demande satisfait autant la mère proche de son fils (et c`est dans ces moments-là que le personnage est le plus humain) que l`intrigante avide de pouvoir et de revanche. L`interprétation de Lena Headey est, une fois encore, impeccable.

A côté de cela, si les scènes de Tyrion à Meereen -qui libère les dragons enchainés- et d`Arya à Braavos -qui continue de prendre des coups de bâtons- sont assez accessoires par rapport au reste, la séparation entre Sansa et Theon est bien gérée. Et assez émouvante: là aussi, Alfie Allen prouve qu`il est une des valeurs sûres de la distribution.

Ces deux séquences, tout comme celles consacrées à Ramsay Bolton, renvoient avec un certain brio à une formule célèbre: "On est plus fidèle à sa nature qu`à ses intérêts." Et ça, ce n`est pas Tyrion Lannister ni HBO qui l`ont dit, c`est feu Charles Pasqua.

Les trois scènes clefs de l`épisode

3. Jon Snow (le bon) revient à la vie. C`était assez prévisible. Mais ce n`est ni dantesque ni honteux. Pas dantesque parce que pour que le retour de Jon suscite une vraie charge émotionnelle, il aurait fallu sentir le poids de son absence (ce n`est pas le cas). Et pas honteux parce que c`est trop tôt pour le dire. L`exploitation des conséquences de cet assassinat et ce retour à la vie nous diront si c`était un choix pertinent, ou bien aussi stupide que mal assumé et vite évacué.

2. Ramsay Bolton tue son père, sa belle-mère et son petit-frère (le... Bolton). Ramsay n`aime pas la concurrence. Quelques minutes après la venue au monde du nouveau fils de Roose Bolton, il tue son père dans une scène d`un efficace effet de surprise. Ce n`est évidemment pas le cas avec le reste de sa famille, mais tout ceci porte en germe ce qui causera la perte du personnage: dangereux, ingérable et pas disposé à partager.

1. L`arrivée du frère de Balon Greyjoy (la brute). La tempête, le petit pont de bois (sans Yves Duteil). Un homme mystérieux dont on ne voit pas le visage mais qui dégage un charisme certain à l`image. L`introduction d`un nouveau Greyjoy est sans doute le meilleur moment de cet épisode. Elle est en tout cas bien pensée. Certes, on regrettera que la présentation de ce personnage passe par des dialogues très explicatifs... Mais à l`écran, ça le fait.

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