Selon son entourage, il réunira le 5 mai «la grande communauté de la recherche», pour une rencontre aux contours encore vagues. Parallèlement, le gouvernement a lancé ce jeudi une plateforme baptisée «Choose France for Science», présentée dans un communiqué comme «une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux».
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et ont peur pour leur avenir. De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.
Un statut de «réfugié politique»
En France, le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé dès début mars aux universités de phosphorer à des moyens de les accueillir. «Alors que le contexte international crée aujourd'hui les conditions d'une vague de mobilité sans précédent parmi les chercheurs à travers le monde, la France entend se positionner comme un lieu d'accueil pour ceux qui souhaiteraient poursuivre leurs travaux en Europe, en s'appuyant sur l'écosystème et les infrastructures de recherche de notre pays», affirme ainsi Philippe Baptiste, avec la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne et le secrétaire général pour l'investissement Bruno Bonnell, dans le communiqué de ce jeudi.
La plateforme qu'ils mettent en ligne vise à recenser les «projets d'accueil de chercheurs internationaux prêts à venir s'installer en Europe» montés par les universités, écoles et organismes de recherche. Les thématiques de recherche de ces projets doivent porter notamment autour de la santé, du climat et de la biodiversité, du numérique et de l'intelligence artificielle, de l'espace ou encore de l'agriculture. «Chaque projet d'accueil financé par les institutions avec, le cas échéant les collectivités territoriales et le secteur privé, pourra donner lieu à un complément de financement par l'État via France 2030 pouvant atteindre jusqu'à 50% du montant total du projet», ajoute le gouvernement.
L'université d'Aix-Marseille (AMU), qui avait lancé dès début mars un appel aux chercheurs américains, avait annoncé ce jeudi que les premiers chercheurs arriveront début juin. AMU a initié le programme «Safe place for science» avec pour projet d'allouer une enveloppe de 600 à 800.000 euros par chercheur sur trois ans. En parallèle, une proposition de loi ambitionnant de créer un statut spécifique de «réfugié scientifique» pour permettre d'attirer en France des chercheurs américains menacés par l'administration Trump a été déposée ce lundi par l'ancien président français François Hollande, redevenu député.
AFP