Les deux compagnons d’infortune, Butch Wilmore and Suni Williams, ont quitté à 05h05 la Station spatiale (ISS) à bord d’une capsule Crew Dragon de l’entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk. Accompagnés d’un autre astronaute américain et d’un cosmonaute russe, ils doivent amerrir au large de la Floride mardi vers 22h00, a précisé la Nasa. L’appareil sera ralenti dans sa descente par de puissants parachutes-freins puis récupéré par un navire.
Initialement partis en juin pour une mission de huit jours, Butch Wilmore et Suni Williams, deux astronautes expérimentés de la Nasa, ont vu leur séjour s’éterniser en raison de défaillances détectées sur le vaisseau Starliner de Boeing qui les avait acheminés. Ils doivent rejoindre leurs proches qui les attendent avec impatience depuis plusieurs mois. «On arrive, on revient d’ici peu, alors ne planifiez rien sans moi!», leur avait récemment lancé Suni Williams depuis l’ISS dans un éclat de rire.
Les problèmes techniques du Starliner avaient poussé la Nasa à décider de renvoyer celui-ci à vide et à confier le retour des deux malheureux astronautes à l’entreprise SpaceX d’Elon Musk, un camouflet pour le constructeur Boeing. S’est alors ouvert un jeu de chaises musicales : fin septembre, la Nasa et SpaceX ont envoyé dans l’espace deux personnes seulement au lieu des quatre prévues, afin de laisser des sièges libres pour Butch Wilmore et Suni Williams au retour.
Ces derniers attendaient l’arrivée de la prochaine rotation de l’équipage de l’ISS, prévue initialement pour février puis retardée à mi-mars, afin de quitter le laboratoire spatial. Ils ont finalement embarqué pour leur retour sur terre aux côtés de leur compatriote Nick Hague et du Russe Alexandre Gorbounov, dont le retour était également planifié.
Entre-temps, les deux astronautes ont pris part à de multiples expériences en cours. «Chaque jour est intéressant», avait assuré début mars Suni Williams, expliquant que l’attente était surtout difficile pour leurs familles respectives, pour qui c’était «les montagnes russes». «Nous nous étions préparés à rester longtemps, même si nous ne pensions rester que très peu», a abondé Butch Wilmore, assurant qu’il s’agissait de la «raison même» de leur entraînement: «se préparer à toutes les éventualités et imprévus».
Malgré leurs plus de 280 jours consécutifs dans l’espace, les deux Américains sont encore loin de battre le record du cosmonaute russe Valeri Polyakov. Dans les années 1990, il avait alors passé plus de 400 jours à bord de la statuib spatiale Mir. Plus récemment, l’astronaute américain Frank Rubio était lui resté 371 jours dans l’ISS, également en raison d’un problème sur son vaisseau.
afp