"Nous sommes horrifiés par les attaques de gang de jeudi dans la ville de Pont-Sondé dans le département haïtien de l'Artibonite", a déclaré Thameen Al-Kheetan dans un communiqué.
Au moins 16 autres personnes ont été gravement blessées dans l'attaque qui s'est déroulée jeudi au petit matin alors que deux membres du gang ont été blessés lors d'échanges de tirs avec la police haïtienne, selon le HCDH.
Les membres du gang ont incendié au moins 45 habitations et 34 véhicules, forçant leurs habitants à fuir, a ajouté l'agence onusienne.
"Ce crime odieux à l'encontre de femmes, hommes et enfants sans défense n'est pas seulement une attaque contre des victimes mais contre la nation haïtienne toute entière", a déclaré le Premier ministre haïtien, Garry Conille, sur X.
"Les forces de sécurité, appuyées par nos partenaires internationaux, sont en train de renforcer leur intervention", a-t-il poursuivi.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a condamné vendredi l'attaque, a rapporté un porte-parole des Nations unies, précisant qu'environ 3.000 personnes avaient été forcées de fuir la ville.
Des médias locaux rapportaient jeudi que des milliers d'habitants fuyaient Pont-Sondé en direction de la ville côtière de Saint-Marc.
Dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux jeudi, le dirigeant du gang Gran Grif, Luckson Elan, sanctionné le mois dernier par l'Onu, a rejeté la faute sur l'Etat et les victimes, accusant les habitants de rester passifs alors que des soldats étaient tués par la police ou des groupes d'autodéfense.
"Ce sont les habitants de Pont-Sondé qui sont en faute. Ce qui est arrivé à Pont-Sondé est la faute de l'Etat", a-t-il dit.
La ville de Pont-Sondé est située dans le département de l'Artibonite, le grenier à blé du pays, et constitue un carrefour important qui relie la capitale Port-au-Prince au Nord.
Pont-Sondé est victime de la flambée des violences tout comme la capitale Port-au-Prince, dont des gangs ont pris le quasi-contrôle.
Cette attaque visait à empêcher l'Artibonite de délivrer de la nourriture vers le reste du pays, a justifié Jimmy "Barbeque" Cherizier, chef de gang qui fait office de porte-parole d'une alliance de bandes armées dans la capitale.
Depuis janvier, 3.661 personnes sont mortes dans ce conflit qui a forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur foyer, selon des estimations des Nations unies.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a prolongé cette semaine le mandat de sa mission internationale à Haïti au 2 octobre 2025, mais la Chine et la Russie se sont opposées à ce qu'elle devienne une mission de la paix. (Reuters)
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