La Nasa avait annoncé fin août que c'était désormais le concurrent de Boeing, SpaceX, qui s'occuperait de ramener Butch Wilmore et Sunni Williams vers la Terre. Les difficultés en série rencontrées sur le Starliner ont conduit à cette lourde décision de ne pas utiliser ce vaisseau pour la mission retour. Un camouflet pour Boeing, déjà embourbé par des déboires à répétition sur ses avions de ligne. Les deux astronautes devaient partir huit jours dans l'espace, mais y resteront finalement au moins huit mois, jusqu'à février 2025 et la mission Crew-9 de SpaceX.
Boeing a déclaré publiquement à plusieurs reprises être convaincu de la sûreté de son vaisseau. L'absence de dirigeants du groupe lors de récentes conférences de presse de la Nasa avait alimenté les spéculations sur l'existence de divergences avec l'agence spatiale. Selon le New York Post, qui cite des sources proches du dossier, les récentes réunions entre les hauts responsables des deux parties ont souvent fini en querelles accompagnées de hurlements.
Le responsable du programme de vols commerciaux habités de la Nasa, Steve Stich, a affirmé qu'il ne qualifierait pas ces réunions de houleuses, mais qu'elles comprenaient «des discussions techniques tendues». «Chaque fois que vous êtes dans une réunion de cette importance, où il y a ce genre de décision (à prendre), il y a une certaine forme de tensions dans la salle», a-t-il déclaré. Selon lui, malgré la certitude affichée par Boeing sur leurs projections, l'équipe de la Nasa «n'était pas à l'aise» pour procéder, «en raison de l'incertitude autour du modèle».
Starliner doit se détacher de l'ISS peu après 22H00 GMT vendredi avant d'entamer sa descente sans équipage et d'atterrir dans l'ouest des Etats-Unis samedi matin. La Nasa a commandé il y a dix ans à Boeing et SpaceX un nouveau vaisseau chacun pour acheminer ses astronautes vers l'ISS. Avec deux véhicules, elle souhaite ne pas se retrouver sans solution en cas de problème sur l'un ou l'autre. Mais l'entreprise d'Elon Musk a largement battu Boeing et joue seule le rôle de taxi spatial américain depuis déjà quatre ans.
AFP