Le rendez-vous des grands argentiers du G20 jeudi et vendredi marquera l'une des dernières grandes étapes avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des principales économies mondiales les 18 et 19 novembre, également à Rio.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a affiché ses ambitions lundi lors d'un entretien à plusieurs agences de presse internationales, dont l'AFP. "La lutte contre les inégalités, contre la faim, contre la pauvreté, ne peut pas être menée par un seul pays. Elle doit être menée de concert par les pays qui sont disposés à assumer cette responsabilité historique", a-t-il dit.
Le dirigeant de gauche va lancer dans cette optique mercredi l'"Alliance globale contre la faim et la pauvreté", une priorité de la présidence brésilienne du G20. Lula a une crédibilité dans ce domaine: ses programmes sociaux avaient permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté durant ses deux premiers mandats (2003-2010).
L'"Alliance" vise à trouver des moyens financiers communs pour lutter contre la faim ou à répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.
L'ampleur du défi devrait être illustrée par la présentation d'un rapport sur l'état de la faim dans le monde, publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
- Taxation des milliardaires -
Après une première réunion à Sao Paulo en février, les ministres des Finances du G20 doivent aussi tenter d'avancer sur l'idée d'une taxation des "super-riches", autre objectif fixé par Brasilia.
Soutenue par la France, l'Espagne, l'Afrique du Sud, la Colombie et l'Union africaine, l'initiative entend taxer les plus hauts patrimoines en utilisant comme base les travaux du spécialiste français des inégalités Gabriel Zucman, auteur d'un rapport en juin à la demande du Brésil.
Mais les avancées restent très hypothétiques.
"Il n'y a aucun consensus en l'état actuel des choses", a averti mardi le ministère allemand des Finances.
Les Etats-Unis s'opposent à des négociations internationales sur le sujet, comme la secrétaire au Trésor Janet Yellen l'a rappelé lors d'un "G7 Finances" en Italie en mai. D'éventuelles taxes de ce genre "varieront très certainement assez largement" d'un pays à l'autre, selon un haut fonctionnaire de son administration.
La France -- représentée par le directeur général du Trésor en l'absence de Bruno Le Maire, membre d'un gouvernement qui gère désormais les affaires courantes -- veut croire pour sa part qu'"une première étape peut être atteinte de façon rapide", en matière d'échange d'informations entre Etats.
Les pays membres du G20 vont par ailleurs tenter de progresser sur la fiscalité des multinationales, près de trois ans après la signature d'un accord par près de 140 pays. Les négociations patinent sur la façon de taxer les multinationales du numérique là où elles exercent leur activité.
AFP