Boeing sous la menace d’une grève massive de ses machinistes

  17 Juillet 2024    Lu: 250
Boeing sous la menace d’une grève massive de ses machinistes

Menace d’une paralysie sur les usines Boeing. Plusieurs dizaines de milliers d'employés de l’avionneur sont appelés à voter ce mercredi 17 juillet, lors d'un raout organisé dans une immense arène sportive de Seattle (nord-ouest des États-Unis) par le syndicat des machinistes, sur le principe de débrayer en cas d'échec des négociations salariales.

L'antenne à Seattle du syndicat international des machinistes et des ouvriers de l'aérospatial (IAM) représente près de 32.000 adhérents dans la région, dont quelque 30.000 employés chez Boeing notamment dans les usines d'assemblage du 737 à Renton et du 777 à Everett. En cas de grève, elles resteront figées.

Boeing et l'IAM-District 751 ont engagé le 8 mars des négociations pour élaborer la nouvelle convention collective qui doit relayer celle expirant le 12 septembre à minuit, vieille de seize ans. «Nous restons optimistes sur le fait que nous pourrons parvenir à un accord équilibré entre les besoins de nos employés et les réalités d'entreprise auxquelles le groupe fait face», a indiqué Boeing à l'AFP.

40% de hausse de salaires demandée sur trois ans
Le syndicat réclame une hausse salariale «substantielle», d'au moins 40% sur trois ans, ainsi que de meilleurs avantages sociaux (assurance santé, retraite, coût de la vie, etc.) et la sécurité de l'emploi, expliquait récemment à l'AFP Jon Holden, président de cette branche. Les rémunérations «stagnent depuis huit ans», avec seulement quatre hausses de 1% sur cette période malgré une «inflation massive». Dave Calhoun, patron de Boeing, a assuré le 16 juin devant une commission d'enquête du Sénat que les syndiqués de l'IAM obtiendraient «à coup sûr, une augmentation». Sans autre détail.

Concernant la sécurité de l'emploi, autre axe majeur des tractations, le syndicat n'en démord pas : le prochain avion - annoncé pour 2035 - doit absolument être fabriqué dans la région. «C'est une garantie d'emploi pour les cinquante prochaines années», selon Jon Holden. D'après l'IAM, les négociations restent au point mort depuis plusieurs semaines.

Démonstration de force
Partie intégrante de sa stratégie, le syndicat compte sur une forte mobilisation mercredi pour montrer ses muscles à Boeing. Il s'agit non seulement «de montrer la solidarité et le soutien» des adhérents envers leurs négociateurs mais aussi «de faire entendre (leur) voix à travers le monde ce jour-là», explique le syndicat dans un prospectus. Ils ne vont en tout cas pas passer inaperçus sur l'autoroute I-90 qui traverse la ville puisqu'un cortège de près de 800 motos doit y circuler dans la matinée.

Pour faire caisse de résonance, le syndicat a vu les choses en grand : il a réservé le T-Mobile Park, qui abrite l'équipe de baseball des Seattle Mariners et compte près de 48.000 places. «Quand nous serons tous présents à cet important événement, l'usine sera silencieuse», prévient-il, en aperçu des conséquences d'une grève. Des discours sont prévus à partir de midi, et les adhérents voteront en sortant, en début d'après-midi. Le résultat est attendu dans la soirée. Le District W24, qui représente environ 1200 employés de Boeing à Portland (Oregon), négocie aussi depuis le 8 mars et va également voter mercredi.


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