Pile à l'heure, les deux moteurs latéraux de la fusée se sont allumés, et Ariane 6 s'est arrachée à l'attraction terrestre et à la forêt tropicale guyanaise pour s'envoler vers l'espace.
Un soulagement pour les Européens : des sourires se sont affichés sur les visages des équipes de l'Agence spatiale européenne, du Cnes français et d'Arianegroup, qui fabrique la fusée. Après des sourires, des applaudissements retentissaient à chaque étape.
Les spectateurs ont applaudi surtout quand le moteur de l'étage supérieur de la fusée s'est rallumé. Ce moteur ré-allumable - l'une des principales nouveautés de cette fusée - doit permettre de placer des satellites sur des orbites différentes, et non plus sur une seule orbite.
L'Europe n'avait plus son accès autonome à l'espace depuis près d'un an, depuis qu'Ariane 5 a pris sa retraite. Car Ariane 6 n'était pas encore prête : la nouvelle fusée européenne a pris quatre ans de retard sur le programme initial.
Ce premier vol était donc particulièrement important pour le Vieux continent. Les Européens ont entre-temps été contraints année de faire appel au concurrent américain SpaceX pour lancer ses satellites Galileo, le GPS européen.
Si le dernier des trois rallumages n'a pas totalement fonctionné, cela n'empeche toutefois pas un premier vol commercial d'ici à la fin de l'année. pour envoyer dans l'espace un satellite militaire français.
Sans même attendre le succès du vol, le patron de la Nasa américaine Bill Nelson a salué sur X « un pas de géant pour @ESA avec le premier lancement de sa puissante fusée de nouvelle génération ». « Ce soir après dix ans d'incertitude, l'Europe peut dire qu'elle continue à jouer dans la cour des grandes puissances indépendantes », s'est de son côté félicité depuis Toulouse le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire.
Malgré les nombreux essais au sol et simulations effectués depuis des mois, il demeurait « une part de risque » avant le vol, selon Philippe Baptiste, le patron de l'agence spatiale française.
Historiquement, près de la moitié des premiers lancements de fusées dans le monde ont été des échecs, comme en 1996 pour la première Ariane 5, qui n'a pourtant connu que deux échecs en 117 tirs. (RFI)
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