WikiLeaks: Julian Assange est un «homme libre» après un accord avec la justice américaine

  26 Juin 2024    Lu: 587
 WikiLeaks: Julian Assange est un «homme libre» après un accord avec la justice américaine

Le lanceur d'alerte australien et fondateur de WikiLeaks Julian Assange est dorénavant un «homme libre» pour la justice américaine, à l'issue d'un accord qui clôt mercredi une saga judiciaire de près de 14 ans. 

«Vous pourrez sortir de cette salle en homme libre», a déclaré la juge Ramona V. Manglona au terme d'une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord. Julian Assange n'aura toutefois pas le droit de retourner aux États-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Conformément à un accord conclu avec la justice, l'ancien informaticien âgé de 52 ans, accusé d'avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d'obtention et de divulgation d'informations sur la défense nationale. «J'ai encouragé ma source», le militaire américain Chelsea Manning, à l'origine de cette fuite massive, «à fournir du matériel qui était classifié», a reconnu mercredi à la barre un Julian Assange fatigué mais visiblement détendu.

Vêtu d'un costume noir et d'une cravate ocre, les cheveux gominés, Julian Assange a quitté le tribunal sous l'objectif des caméras, sans faire de déclaration. «Aujourd'hui est un jour historique. Il met un terme à 14 années de batailles judiciaires», s'est félicitée l'une de ses avocats, Jennifer Robinson.

«Énormément souffert»
Julian Assange a sans tardé pris place à bord d'un avion privé qui a quitté les îles Mariannes, un petit territoire américain du Pacifique, à destination de Canberra, la capitale australienne, où il est attendu dans la soirée. «La priorité est à présent que Julian retrouve la santé», «il est dans un état terrible depuis cinq ans» et souhaite «être en contact avec la nature», a souligné son épouse, Stella Assange, qui a dit ne pouvoir «cesser de pleurer» de joie depuis l'annonce de la remise en liberté.

Julian Assange «a énormément souffert dans sa lutte pour la liberté d'expression, la liberté de la presse», a souligné Barry Pollack, son autre avocat. «Nous croyons fermement que M. Assange n'aurait jamais dû être inculpé en vertu de la loi sur l'espionnage», a-t-il ajouté. «Le travail de WikiLeaks se poursuivra et M. Assange, je n'en doute pas, continuera avec force son combat en faveur de la liberté d'expression et de la transparence».

Le lanceur d'alerte avait quitté lundi le Royaume-Uni, où il était emprisonné depuis cinq ans, pour être jugé devant le tribunal fédéral de Saipan, après avoir accepté le principe d'un plaider-coupable. Aux termes de cet accord, il n'était plus poursuivi que pour le seul chef «complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale». Il a été condamné à une peine de 62 mois de prison déjà couverte par les cinq années purgées en détention provisoire.

Pour sa comparution, le lanceur d'alerte était accompagné notamment de Kevin Rudd, ancien premier ministre australien et actuel ambassadeur à Washington.

afp


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