Le chômage risque de s’aggraver dans le monde en 2024, selon l’OIT

  10 Janvier 2024    Lu: 537
 Le chômage risque de s’aggraver dans le monde en 2024, selon l’OIT

Le taux de chômage mondial augmentera légèrement en 2024, selon l'Organisation internationale du travail (OIT) qui s'inquiète de la stagnation de la productivité, de l'aggravation des inégalités et de l'inflation qui ronge le revenu disponible. Le taux de chômage mondial, de 5,3% en 2022, est revenu à 5,1% en 2023, mais en 2024 deux millions de travailleurs supplémentaires devraient chercher un emploi, ce qui le fera remonter à 5,2 %, estime l'OIT dans son rapport sur les tendances mondiales de l'emploi et des perspectives sociales pour 2024. L'agence de l'ONU a rappelé que la reprise économique dans la foulée de la pandémie de Covid-19 a ralenti, sur fond de tensions géopolitiques et d'inflation persistante entraînant des actions très volontaristes des banques centrales.

La croissance mondiale en 2023 a néanmoins été légèrement plus élevée que prévu et les marchés du travail ont fait preuve d'une résilience surprenante, tempère l'OIT. Mais les salaires réels ont diminué dans la plupart des pays du G20, car les augmentations salariales n'ont pas suivi le rythme de l'inflation, a souligné l'organisation. Les revenus disponibles ont diminué dans la majorité des pays du G20 et, généralement, l'érosion du niveau de vie résultant de l'inflation est «peu susceptible d'être compensée rapidement», a-t-elle estimé. Son rapport évalue les dernières tendances du marché du travail, y compris le chômage, la création d'emplois, la participation à la population active et les heures travaillées, puis les relie à leurs résultats sociaux.

Ce rapport fait le constat que certaines des données, notamment sur la croissance et le chômage, sont «encourageantes», a déclaré le directeur général de l'OIT, Gilbert Houngbo. Mais «une analyse plus approfondie révèle que les déséquilibres du marché du travail se creusent», a-t-il ajouté. «Il commence à sembler que ces déséquilibres ne sont pas simplement liés à la reprise de la pandémie mais qu'ils sont structurels», a-t-il déclaré. Le rapport a, selon lui, constaté que seuls la Chine, la Russie et le Mexique «ont bénéficié d'une croissance positive des salaires réels en 2023». Ces derniers ont chuté dans les autres pays du G20. Le Brésil (6,9%), l'Italie (5%) et l'Indonésie (3,5%) ont enregistré les baisses les plus marquées.

«Les problèmes de main-d'oeuvre qu'il détecte constituent une menace à la fois pour les moyens de subsistance individuels et pour les entreprises, et il est essentiel que nous nous y attaquions efficacement et rapidement», a encore estimé le directeur général de l'OIT. «La baisse du niveau de vie et la faible productivité combinées à une inflation persistante créent les conditions d'une plus grande inégalité et sapent les efforts pour atteindre la justice sociale», a déclaré M. Houngbo, selon qui «sans une plus grande justice sociale, nous n'aurons jamais une reprise durable.»

AFP


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