La lettre se lit comme suit :

« Au nom de la Maison de l'Azerbaïdjan, nous exprimons notre profonde inquiétude et notre consternation face aux récentes décisions prises par le conseil municipal d'Évian-les-Bains, notamment concernant le jardin d'Azerbaïdjan et le risque potentiel pour le monument de l'éminente poétesse azerbaidjanaise, Khourchidbanou Natavan. La France est reconnue comme un État qui valorise toutes les cultures présentes sur son territoire. Cependant, les actions récentes à l'égard de l'Azerbaïdjan, en particulier les modifications proposées au nom du jardin azerbaïdjanais, contrastent fortement avec les principes d'équité et de respect de la diversité culturelle.

Khourchidbanou Natavan était figure clé de la littérature azerbaïdjanaise du XIXe siècle. Ses contributions à la croissance culturelle et à la vie publique de l'Azerbaïdjan ont été significatives. À une époque où les écrivaines européennes utilisaient souvent des pseudonymes masculins, Natavan a dirigé un conseil littéraire dans l'Orient islamique sans cacher son identité. En 1858, Khourchidbanou Natavan rencontre le célèbre écrivain français Alexandre Dumas. Leur lien d'amitié a été renforcé par Khasay Khan, l'époux de Natavan, qui maîtrisait parfaitement la langue française. Ensemble, ils se promenèrent dans Absheron, échangeant et présentant de précieux cadeaux. Le récit de Natavan construisant une route en pierre de Bakou au village de Shikh est mentionné dans le livre d'Alexandre Dumas « Voyage dans le Caucase ».

Nous sommes profondément préoccupés par la suppression du nom du jardin d'Azerbaïdjan et le risque d'oubli des valeurs portés par Natavan, cette poétesse qui a su, dès son époque, révolutionner et libéré l'image de la féminité.

De telles décisions risquent de saper les liens de compréhension et de coopération qui sont essentiels pour favoriser la bonne volonté entre nos nations. La France devrait continuer d'incarner le respect des divers autres patrimoines culturels et des relations bilatérales fondées sur le respect de chacun. Nous implorons donc les autorités concernées de reconsidérer ces décisions, reconnaissant l'importance de préserver les symboles culturels qui contribuent à la compréhension de nos deux nations.

La culture doit permettre aux nations de transcender tous les autres obstacles. Nous sollicitons votre attention sur cette question et espérons une résolution conforme aux valeurs de diversité culturelle que la France représente fièrement. »

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