Lettre ouverte de l'ambassadrice d'Azerbaïdjan en France / Pas de "prisonniers arméniens" en Azerbaïdjan

  17 Novembre 2023    Lu: 911
 Lettre ouverte de l

L'ambassadrice de la République d’Azerbaïdjan en France, Mme Leyla Abdullayeva a affirmé dans une lettre ouverte qu'il n'y avait "pas de prisonniers arméniens" en Azerbaïdjan.

L'AzVision présente la lettre de l'ambassadrice :

"La paix passe par la vérité"

Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris a fait récemment un appel à la libération des "prisonniers arméniens en Azerbaïdjan". En ma qualité d'Ambassadrice et de citoyenne de l'Azerbaïdjan, je me vois devant l'obligation de réagir à cet appel de Madame la Maire de Paris, car il repose sur des informations erronées et sert les intérêts de forces marginales et radicales qui entretiennent ces mythes pour empêcher l'établissement d'une paix durable dans la région du Caucase du Sud.

Faire la paix n'est jamais facile car elle exige de dire la vérité. L'histoire nous a appris qu'une paix sincère et durable, c'est mettre fin à un certains nombres de représentations, d'apriori et de mensonges.

Dire la vérité, c'est arrêter de représenter l'autre comme un ennemi absolu. Un exercice difficile, exigeant quand on se "fait" la guerre depuis 30 ans, quand déjà 2 générations ont été bercées par cette musique. Pour sa part, l'Azerbaïdjan y est prêt, comme il vient de le prouver en appelant au retour des habitants au Karabagh en leur assurant les mêmes droits que tout citoyen de l'Azerbaïdjan. Je rappelle que l'Azerbaïdjan est un état laïc, que chacun peut y vivre sa culture et son culte en toute liberté. Ce qui est vrai pour la communauté juive, orthodoxe et catholique d'Azerbaïdjan le sera pour les Arméniens du Karabagh. D'ailleurs, la communauté arménienne de Bakou le sait.

Dire la vérité, c'est arrêter de propager des mensonges. Je souhaite rappeler qu'au début des années 1990, la République d'Azerbaïdjan, qui venait de restaurer son indépendance, a été confrontée à une agression militaire sans précédent de la part de l'Arménie, à la suite de laquelle 20% du territoire internationalement reconnu comme appartenant à l'Azerbaïdjan a été occupé. L'intégrité territoriale et la souveraineté du pays ont été violées et environ un million d'Azerbaïdjanais, victimes d'une épuration ethnique menée par l'Arménie elle-même dans les territoires occupés de l'Azerbaïdjan, sont devenus des réfugiés et des personnes déplacées. En 1993, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté quatre résolutions, votées par la France qui réaffirment l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et exigeaient le retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces d'occupation arméniennes de ses territoires souverains.

À la suite de la guerre de 44 jours en 2020, l'Azerbaïdjan a restauré la justice historique en défendant son territoire et sa population conformément à la Charte des Nations Unies et en application des dispositions des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Malgré la destruction totale de ses territoires, après la fin de l'occupation, c'est l'Azerbaïdjan qui a tendu la main à l'Arménie en lui proposant de signer un traité de paix.

Je tiens à souligner que selon les évaluations des experts internationaux, les allégations de Luis Moreno Ocampo sur le "génocide" dans la région du Karabagh de la République d'Azerbaïdjan, sont infondées et sans aucune preuve. Son rapport présente de graves lacunes en termes de raisonnement juridique, car il n'existe pas de base appropriée (proper basis) pour examiner la question du génocide et le rapport d'Ocampo ne crée pas une telle base. Il n'y a ni intention de commettre un génocide (la phraséologie juridique utilise le terme mens rea) ni acte spécifique commis (actus reus).

Même les arrêts de la Cour Internationale de Justice des Nations unies sont présentés sous une forme déformée et incomplète dans le rapport d'Ocampo.

Les allégations formulées dans ce rapport détournent l'attention des véritables priorités et torpillent le processus de paix. C'est pourquoi il convient de se concentrer sur l'avancement du processus de paix dans l'intérêt de tous dans la région et de la protection des droits de l'homme.

Pendant les 30 années d'occupation, l'Arménie et le régime séparatiste qu'elle a créé dans les territoires occupés de l'Azerbaïdjan n'ont pas permis qu'une institution de l'ONU visite cette région. Alors qu'immédiatement après le retour de l'entièreté du Karabagh en Azerbaïdjan, deux missions de l'ONU ont pu visiter le Karabagh et ont noté qu'au cours des mesures antiterroristes locales, l'infrastructure civile n'a pas été endommagée, la population civile n'a pas été ciblée et contrairement aux affirmations de la partie arménienne aucune trace de "nettoyage ethnique" n'a été trouvée.

Je tiens également à préciser qu'il n'y a pas de "prisonniers arméniens" en Azerbaïdjan. Ceux qui sont amenés devant la justice sont bien des personnes qui ont mené des activités criminelles depuis trois décennies et qui ont commis des actes de terrorisme, des crimes de guerre, voir des crimes contre l'humanité et ils bénéficient de droit de se défendre.

Dans ce moment historique, alors que la Paix est à portée, la Maire de Paris a une responsabilité historique. Au lieu de ses arrangements avec la vérité, de réécrire les faits, comme elle aime tant le faire, la perspective d'une paix durable exige qu'elle se hisse au niveau des enjeux au lieu de souffler sur les braises.


Tags: Azerbaïdjan   France  


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