Déjà présent dans deux villes américaines, au Texas et en Californie, le service Prime Air (livraisons par drone en moins d'une heure) va ouvrir dans un troisième site aux Etats-Unis, ainsi qu'en Italie et au Royaume-Uni, d'ici fin 2024.
Dans l'immédiat, cette option reste donc très limitée. Mais ce pari vaut le coup, selon le directeur de l'ingénierie pour Prime Air, Jason Patrao, parce que "nos clients ont toujours voulu plus de rapidité".
"Et je pense qu'avec les drones, on peut arriver à livrer en trente minutes à grande échelle", a-t-il ajouté lors d'une interview pendant l'événement marketing annuel d'Amazon.
Même avec ses nouveaux drones plus performants quelles que soient les conditions météo, Prime Air est loin d'avoir résolu de nombreux problèmes, comme de livrer dans des villes denses.
Mais son portefeuille s'étoffe, avec l'ajout des médicaments sur ordonnance pour les utilisateurs du service à College Station (Texas).
En amont, dans ses entrepôts, Amazon compte sur les robots pour accélérer la préparation et la répartition des colis.
Le groupe de Seattle vient d'installer dans un de ses centres logistiques texans un nouveau système de robotique baptisé Sequoia, qui comporte des portiques et bras mécaniques, des technologies de vision par ordinateur et un nouveau poste de travail ergonomique pour les employés.
Amazon utilise déjà 750.000 robots dans ses entrepôts, mais aspire à rendre les différentes machines plus interopérables.
- Gains de temps -
Sequoia permet d'identifier et de ranger les produits reçus dans les entrepôts "jusqu'à 75% plus rapidement", a indiqué l'entreprise dans un communiqué, ce qui permet de mettre plus vite des articles en vente.
Et le temps de traitement des commandes diminue de 25% dans les meilleurs scénarios.
"Les ventes en personne, dans les magasins physiques, représentent encore plus de 80% des ventes au détail totales, notamment parce que la transaction est immédiate", rappelle Andrew Lipsman d'Insider Intelligence.
L'entreprise doit accélérer toujours plus les livraisons, pour mieux concurrencer les commerces physiques, et faire ainsi grossir le marché des ventes en ligne, explique l'analyste.
"On le voit depuis des années, plus le e-commerce prend de l'ampleur, et plus la part de marché d'Amazon croît", ajoute-t-il.
Amazon a insisté sur la collaboration nécessaire entre les robots et les humains, alors que son approche interroge sur les risques de pertes d'emplois.
"Les tâches répétitives vont sans doute aller aux robots, oui. Et ils permettent d'épargner les gens qui doivent porter des choses lourdes ou marcher des kilomètres", indique Scott Dresser, vice-président chargé de la branche de robotique d'Amazon.
"Mais les humains restent doués pour certaines tâches que les robots ne parviendront pas à exécuter", tempère-t-il.
"Sur les dix dernières années, nous avons installé des centaines de milliers de systèmes robotisés tout en créant des centaines de milliers d'emplois", notamment liés à la maintenance des robots, a souligné Amazon dans un communiqué.
afp