"Messi, vraiment, je vous remercie", lance-t-elle en arabe devant l`Argentin qui esquisse un sourire modeste.
Dans la tradition au Moyen-Orient, frapper quelqu`un avec une chaussure, ou la lancer dans sa direction, traiter quelqu`un de "chaussure" ou même "fils de chaussure", ou simplement mettre les pieds sur la table en offrant ses semelles à la vue d`une personne est considéré comme l`une des pires insultes.
Mais Messi n`imaginait sans doute pas que son geste serait ressenti comme tel par certains.
Lors d`un autre show télévisé, le député égyptien Saïd Hasasein a éructé littéralement contre Messi. "Ca, c`est ma chaussure", a-t-il dit en brandissant un vieux mocassin élimé, avant de lancer: "J`en fais don à l`Argentine!"
"C`est une insulte au peuple égyptien", a-t-il martelé en tapant du poing sur la table.
En ligne au téléphone dans la même émission, le porte-parole de la Fédération égyptienne de football, Azmi Mogahed, renchérit: "Oui, même dans notre religion...". Hasasein le coupe sèchement: "Sa religion à lui? Il est juif !", lance-t-il à propos de Messi.
"Je sais qu`il est juif, il fait des dons à Israël et s`est rendu au Mur des Lamentations", acquiesce Mogahed, ajoutant: "On a pas besoin de ses chaussures et les pauvres en Egypte n`ont pas besoin d`aide venant de quelqu`un qui est juif ou a la nationalité sioniste..."
Sur les réseaux sociaux, d`autres Egyptiens se sont indignés aussi, le hashtag en arabe #La chaussure de Messi pour le peuple égyptien" faisant florès sur Twitter. "C`est pas ta faute, chien de Messi, c`est la faute de cette fille-de-chaussure de chaîne TV, de cette fille-de-chaussure de présentatrice", y lance même un homme.
D`autres ont défendu l`Argentin, comme Mido, la star du football égyptien: "Le bien le plus précieux d`un écrivain, c`est son stylo, le bien le plus précieux d`un footballeur, ses chaussures", a-t-il tweeté.
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