Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, notamment car les sirènes d'alarme n'ont pas retenti sur Maui. Mais cela ne relevait pas d'un oubli ou d'une négligence et a été publiquement assumé mercredi. Les sirènes «sont utilisées principalement pour les tsunamis» et les habitants «sont entraînés à s'abriter en altitude» lorsqu'elles retentissent, a expliqué à la presse Herman Andaya, responsable de l'agence chargée de la gestions des crises à Hawaï (EMA) en assurant ne pas regretter de les avoir laissées muettes. Le feu brûlait sur les hauteurs de Lahaina et les autorités ont donc préféré s'en tenir aux alertes à la télévision, radio et sur les smartphones, de peur que les habitants foncent vers l'incendie, a-t-il résumé. Ces avertissements se sont souvent révélés inutiles à cause des multiples coupures de courant et de réseau subies par l'île, frappée par des vents violents alimentés par un ouragan au milieu du Pacifique.
Une semaine après, la recherche des corps dans les décombres est un véritable défi à Lahaina, ville historique de l'île de Maui, dévastée par les flammes. «Il s'agit d'une opération de recherches très difficile», a souligné Deanne Criswell, la patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema). Des médecins légistes équipés d'une morgue mobile sont arrivés en renfort mardi. Les équipes mobilisées incluent désormais des experts ayant travaillé sur les attentats du 11 septembre, des crashs d'avion ou des incendies monstres aux États-Unis.
Beaucoup de touristes potentiellement disparus
La tâche reste toutefois ardue pour localiser et identifier les cadavres. Les secouristes et chiens renifleurs qui fouillent les décombres de Lahaina, qui comptait 12.000 habitants avant la catastrophe, n'ont pour l'instant inspecté que 35% de la zone, selon le gouverneur d'Hawaï Josh Green. Le feu a été si intense dans l'ex-capitale du royaume d'Hawaï qu'il a fait fondre le métal: beaucoup d'habitations ont été réduites en cendres et les corps retrouvés sont souvent méconnaissables.
Sur 110 dépouilles, seules cinq ont pu être identifiées jusqu'ici. Les proches de personnes disparues sont encouragés à donner leur ADN pour faciliter l'identification des cadavres. Vu le nombre de touristes présents au moment de la catastrophe, cela représente là encore un défi considérable. Les autorités vont «devoir mettre en place une sorte de système» permettant aux proches de vacanciers disparus de se rendre à leur «commissariat de police local», partout aux États-Unis pour fournir un échantillon ADN, a expliqué Adam Weintraub, un responsable de l'agence hawaïenne de gestion des crises.
Des centaines de personnes sont toujours portées disparues. Parmi elles, certaines sont progressivement localisées par leurs proches à mesure que les communications se rétablissent sur l'île, mais d'autres viendront inévitablement rejoindre les rangs des victimes de la tragédie.
Joe Biden, accompagné de son épouse Jill, doit «rencontrer des équipes de secours, des survivants ainsi que des responsables officiels» le lundi 21 août, a annoncé sa porte-parole Karine Jean-Pierre mercredi dans un communiqué. «Je reste déterminé à m'assurer que les habitants d'Hawaï aient tout ce dont ils ont besoin pour se remettre de cette catastrophe», a écrit le président sur X (ex-Twitter).
Joe Biden avait rapidement déclaré l'état de catastrophe naturelle à Hawaï, ce qui a permis de déployer des moyens d'assistance d'urgence de l'État fédéral, et s'est entretenu plusieurs fois avec le gouverneur de l'État, Josh Green. Mais il a été critiqué par l'opposition républicaine pour sa réponse jugée insuffisante voire indifférente face à ces incendies. S'il avait rapidement mentionné le désastre au début d'un discours jeudi dernier dans l'Utah, le président ne s'est pas exprimé publiquement quand le bilan s'est lourdement aggravé au cours du week-end.
AFP
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