La Türkiye espère que la violence et l'effusion de sang en France prendront fin "au plus tôt", dit Erdogan

  04 Juillet 2023    Lu: 543
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La Türkiye espère que les récents événements qui ont suivi la fusillade mortelle perpétrée, la semaine dernière, par la police en France prendront fin "au plus tôt", pour éviter l'escalade de la violence, a déclaré, lundi, le président turc.

"Nous espérons que les récents événements, qui sont pour nous source d'inquiétude, prendront fin au plus tôt, avant que davantage de sang ne soit versé et que la spirale de la violence ne s'aggrave", a déclaré Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'un conseil des ministres à Ankara, la capitale du pays.

Erdogan a en outre précisé que la Türkiye craignait que ces événements n'entraînent une "nouvelle vague de pressions et d'intimidations" à l'encontre des immigrés et des musulmans.

"Les événements qui ont éclaté en France et qui se sont répandus peu après dans d'autres pays trouvent leur origine dans la structure sociétale que cet état d'esprit a créée", a-t-il déclaré.

Et d'ajouter : "Dans des pays connus pour leur passé colonial, le racisme culturel s'est transformé en racisme institutionnel".

Des manifestations secouent la France depuis mardi dernier, lorsqu'un policier a abattu le jeune Nahel M., 17 ans, d'origine algérienne, lors d'un contrôle routier à Nanterre, en banlieue parisienne.

"Nous espérons que les récents événements, qui sont pour nous source d'inquiétude, prendront fin au plus tôt, avant que davantage de sang ne soit versé et que la spirale de la violence ne s'aggrave", a déclaré Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'un conseil des ministres à Ankara, la capitale du pays.

Erdogan a en outre précisé que la Türkiye craignait que ces événements n'entraînent une "nouvelle vague de pressions et d'intimidations" à l'encontre des immigrés et des musulmans.

"Les événements qui ont éclaté en France et qui se sont répandus peu après dans d'autres pays trouvent leur origine dans la structure sociétale que cet état d'esprit a créée", a-t-il déclaré.

Et d'ajouter : "Dans des pays connus pour leur passé colonial, le racisme culturel s'est transformé en racisme institutionnel".

Des manifestations secouent la France depuis mardi dernier, lorsqu'un policier a abattu le jeune Nahel M., 17 ans, d'origine algérienne, lors d'un contrôle routier à Nanterre, en banlieue parisienne.

La police française a arrêté 157 personnes au cours de la nuit suite aux manifestations à l'échelle nationale déclenchées par la mort de Nahel M., ont rapporté les médias locaux lundi.

Le policier qui a abattu le jeune homme a été placé en détention provisoire et a été mis en examen pour homicide volontaire.

Erdogan a estimé qu'il était du reste révélateur que ceux qui tentaient auparavant de donner à la Türkiye des leçons sur les droits, la loi et la démocratie, "se soient aujourd'hui enfermés dans un profond mutisme."

"Il va de soi que nous n'approuvons pas le pillage des magasins. Les manifestations de rue ne peuvent constituer le moyen privilégié de revendiquer des droits. Il n'en demeure pas moins que les autorités devraient également tirer les leçons de cette explosion sociale", a-t-il déclaré.

Le président turc a également précisé que le ministère turc des affaires étrangères avait émis les avis nécessaires aux citoyens qui vivent en France, ou qui ont l'intention de s'y rendre.

"Nos ambassades et nos consulats sont toujours prêts à soutenir nos concitoyens. Nous suivons également de près le processus avec nos services compétents (...) Nous ne voulons pas qu'un pays, où vivent des centaines de milliers de nos citoyens, soit entraîné dans un tel tourbillon. Par-dessus tout, nous ne pouvons pas permettre que notre peuple soit la cible de la haine raciale", a-t-il ajouté.

** Autodafé du Coran en Suède

Le président Erdogan a par ailleurs fermement condamné le récent autodafé du Coran à Stockholm, en affirmant : "La lâche atteinte à notre livre sacré, le Coran, à Stockholm, la capitale de la Suède, nous a tous indignés".

Il a ajouté que cette violation porte atteinte aux sentiments des musulmans et qu'elle est incompatible avec les valeurs humaines les plus fondamentales.

"Il s'agit de crimes de haine alimentés par l'islamophobie", a déclaré Erdogan, ajoutant que les attaques contre les valeurs sacrées des gens ne peuvent pas être qualifiées de liberté de pensée.

"De même que mettre le feu à une église, une synagogue ou un temple d'une autre confession n'est pas une liberté, il ne peut y avoir de liberté de brûler le Coran", a-t-il souligné.

Le président turc a également reproché à l'Occident de ne pas prendre de mesures pour lutter contre de telles infractions.

"Tout le monde doit comprendre que l'amitié de la Türkiye ne peut pas être acquise en accordant de l'espace et des places aux terroristes", a-t-il ajouté, dans une allusion voilée à la candidature de la Suède à l'OTAN, alors que la Türkiye estime que Stockholm doit adopter une position plus ferme contre les terroristes pour rejoindre l'alliance.

La semaine dernière, une personne identifiée comme Salwan Momika a brûlé un exemplaire du livre saint musulman sous la protection de la police devant la mosquée centrale de Stockholm.

Cet acte provocateur coïncidait avec l'Aïd al-Adha, l'une des principales fêtes religieuses islamiques célébrées par les musulmans du monde entier.

L’incident a suscité de nombreuses condamnations dans le monde islamique, notamment en Türkiye, en Jordanie, en Palestine, en Arabie saoudite, au Maroc, en Irak, en Iran, au Pakistan, au Sénégal, au Maroc et en Mauritanie.

Erdogan a souligné que les attaques terroristes racistes ne visent pas seulement les musulmans, mais aussi les juifs, les Africains, les Asiatiques et les immigrés.

"Nous l'avons constaté une fois de plus lors de la catastrophe de l'embarcation qui a coulé au large du Péloponnèse et qui a entraîné la mort de centaines de réfugiés le mois dernier", a déclaré le président turc.

"Aucun effort sérieux n'a été fait pour sauver des vies, et la mort de centaines de personnes n'a pas été autant mise en avant que celle de cinq personnes fortunées à bord d'un sous-marin parti voir le Titanic", a-t-il ajouté, faisant référence à la perte du sous-marin Titan, environ une semaine après le naufrage qui a coûté la vie à plusieurs migrants au large des côtes de la Grèce.

Le président turc avait précédemment déclaré que la Suède ne pouvait espérer rejoindre l'OTAN – organisation pour laquelle elle a déposé une demande d'adhésion après le déclenchement de la guerre contre l'Ukraine - tant qu'elle abriterait et soutiendrait les terroristes et ceux qui les appuient.

Pour rejoindre l'OTAN, la Suède a besoin de l'approbation de tous les membres actuels, y compris la Türkiye, qui fait partie de l'alliance depuis plus de 70 ans.

** Guerre entre la Russie et l'Ukraine

S'agissant de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, Erdogan a déclaré qu'Ankara avait œuvré à l'instauration d'une paix régionale et n'avait pas permis que l'étincelle du conflit s'étende à la Türkiye.

L'accord céréalier de la mer Noire, conclu l'année dernière, représente une occasion historique de mettre fin à la guerre "brutale", a déclaré Erdogan, ajoutant : "Si cette occasion, qui offre aux parties l'opportunité d'une sortie honorable, pouvait être saisie, les destructions et les déchirements que nous avons connus jusqu'à présent ne se seraient pas produits".

Et de poursuivre : "L'accord céréalier, qui a débuté avec le processus d'Istanbul et les efforts diplomatiques qui se sont poursuivis avec les échanges de prisonniers, ont malheureusement été bloqués et épuisés par le lobby belliciste. Des soldats, des civils, des dizaines de milliers de personnes en ont payé le prix".

En juillet dernier, la Türkiye, l'ONU, la Russie et l'Ukraine ont signé un accord à Istanbul pour reprendre les exportations de céréales depuis trois ports ukrainiens de la mer Noire, exportations qui avaient été interrompues après le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine en février 2022.

Un centre de coordination conjoint, composé de représentants des trois pays et de l'ONU, a été mis en place à Istanbul pour superviser les expéditions.

La Türkiye, saluée internationalement pour son important rôle de médiateur entre l'Ukraine et la Russie, a appelé à plusieurs reprises Kiev et Moscou à mettre fin à la guerre par le biais de négociations.

"Nous sommes en contact étroit avec les chefs d'État des deux pays. Nous prenons l'initiative à chaque fois qu'un événement risque d'aggraver la situation. Nous avons l'espoir de maintenir notre position équilibrée désormais. Nos efforts diplomatiques se poursuivront jusqu'à ce que la paix règne autour de la Türkiye", a déclaré le président Erdogan.


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