Le projet de loi vise à restaurer les milieux naturels des pays du bloc, dont 81% sont jugés en mauvais état, et a suscité un vif débat, les députés européens et certains gouvernements s'y opposant et se demandant si l'UE n'imposait pas trop de réglementations environnementales à l'industrie.
Les pays de l'UE ont soutenu le projet de loi, mais seulement après que la Commission européenne a accepté de proposer un soutien financier si cela s'avérait nécessaire, selon un projet d'accord vu par Reuters.
L'Allemagne, la Lituanie et la Roumanie font partie des pays qui ont exprimé des inquiétudes quant au financement.
Les Etats membres ont également édulcoré certaines parties de la proposition initiale de la Commission.
L’un des changements supprime l'obligation de veiller à ce que la santé des tourbières, des prairies, des forêts et d'autres écosystèmes ne se détériore pas, la remplaçant par un objectif consistant à "s'efforcer de mettre en place les mesures nécessaires" pour prévenir ce phénomène.
Un autre amendement affaiblit les objectifs de restauration des tourbières asséchées, à la demande de pays comme l'Irlande qui emploient la tourbe comme combustible.
Le ministre irlandais du climat, Eamon Ryan, s'est félicité de ce compromis, estimant qu'il permettait d'espérer que "la destruction de la nature ne soit pas inévitable", tout en ne fixant aucune règle susceptible d'empêcher les pays de développer leur économie.
Les Pays-Bas ne se sont pas moins opposés au projet de loi, craignant qu'il ne ralentisse l'expansion des parcs éoliens et d'autres activités économiques.
"Nous ne pouvons pas tout faire en même temps, dans un espace contraint", a déclaré Christianne van der Wal, ministre néerlandaise de la Nature et de l'Azote.
PRESSIONS POLITIQUES
Le responsable européen du climat, Frans Timmermans, a déclaré aux journalistes qu'il ne s’inquiétait pas des modifications apportées par les pays membres à la loi, critiquant toutefois les membres du Parlement européen qui tentent de bloquer la loi et refusent de négocier.
Les pays de l'UE et le Parlement européen doivent tous deux approuver le projet de loi final.
Le principal groupe politique au Parlement européen s’oppose au projet de loi, arguant que protéger la biodiversité sur les terres agricoles menacerait la production alimentaire.
Plus de 3.000 scientifiques ont déclaré que cet argument ne tenait pas, mais l'avenir de la loi reste incertain.
La semaine dernière, une motion visant à rejeter le projet de loi a échoué de justesse, en amont de la décision qui sera prise en juillet par le Parlement européen. (Reuters)
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