Si l'Allemagne a établi dans le passé des documents politiques consacrés à la sécurité, les partis membres de la coalition dirigée par Olaf Scholz sont convenus lors de leur pacte, en novembre 2021, de se doter d'une stratégie plus exhaustive.
Cette idée a pris de l'ampleur à la suite de l'offensive lancée par la Russie en Ukraine, en février 2022, qui a mis au jour la désuétude de l'armée allemande, la surdépendance du pays à l'égard de Moscou en matière d'énergie et les carences dans la protection d'infrastructures clé comme des gazoducs.
Aux yeux d'analystes, Berlin s'est montré trop complaisant face à l'émergence de nouvelles menaces, représentées notamment par des Etats de plus en plus autoritaires comme la Russie et la Chine, au cours des décennies de paix et de prospérité depuis la fin de la Guerre froide.
La guerre en Ukraine a toutefois représenté un virage majeur, comme l'a souligné Olaf Scholz dans la foulée de ce que Kyiv et les Occidentaux dénoncent comme une invasion russe, le chancelier déclarant alors qu'il fallait que l'Allemagne érige la sécurité comme priorité et alloue un budget plus important à la défense.
Berlin devrait désormais investir plus de 2% du produit intérieur brut (PIB) allemand dans son budget défense, contre 1,5% actuellement, après avoir résisté pendant des années à des appels en ce sens de ses alliés de l'Otan. Il est attendu que cette promesse figure dans le document de stratégie de sécurité nationale.
En revanche, l'idée de créer un Conseil de sécurité nationale a été abandonnée, cette question épineuse ayant donné lieu à des désaccords entre les membres de la coalition à propos de sa tutelle. (Reuters)
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