Antony Blinken à Ryad au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite

  07 Juin 2023    Lu: 789
Antony Blinken à Ryad au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé mercredi à Ryad, au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite, après avoir personnellement abordé avec le prince héritier le délicat sujet des droits humains, sur fond d'alliances changeantes dans la région.

La rencontre avec Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, s'est déroulée en pleine nuit au palais royal à Jeddah, sur la mer Rouge.

Très attendue, elle a permis d'avoir une "conversation ouverte et sincère" sur des questions bilatérales et régionales, selon un responsable américain.

M. Blinken a pu notamment aborder la question des droits de l'homme "d'une manière générale et concernant des problèmes spécifiques", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat, sans donner plus de détails.

Les droits humains sont l'un des points de contentieux majeurs entre Washington et le royaume saoudien mais, pragmatiques, les responsables américains considèrent qu'ils doivent continuer à nouer des liens forts avec leur allié dont le rôle sur la scène internationale se fait de plus en plus marquant.

Washington se félicite notamment du rôle joué par Ryad dans l'évacuation de centaines de diplomates étrangers du Soudan, en guerre depuis le 15 avril, ainsi que pour tenter de parvenir à une paix durable au Yémen.

Dans la matinée, M. Blinken a rencontré à Jeddah les personnes impliquées dans l'aide aux évacués afin de les remercier, avant de partir pour la capitale saoudienne.

Il doit y participer à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le secrétariat général est à Ryad.

"Nous sommes confrontés à un certain nombre de crises accumulées dans la région, et cette réunion devrait être l'occasion (...) de définir comment les Etats-Unis peuvent y jouer un rôle positif en partenariat avec le Conseil", a estimé mardi le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majid al-Ansari.

Jeudi, toujours dans la capitale saoudienne, M. Blinken coprésidera avec son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane, une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), créée en 2014 et qui regroupe des dizaines de pays.

Les deux hommes devraient également se rencontrer en privé.

- Alliances changeantes -

La visite du secrétaire d'Etat américain dans le royaume, près d'un an après celle du président Joe Biden qui avait connu un succès mitigé, intervient à un moment clé dans la région avec un jeu d'alliances changeantes, dont le rapprochement historique entre l'Arabie saoudite et deux ennemis des Etats-Unis, l'Iran et la Syrie.

Hasard du calendrier? La République islamique a rouvert mardi son ambassade en Arabie saoudite, après une rupture de sept ans, à peu près au moment où le chef de la diplomatie américaine foulait le sol saoudien.

Et le président syrien, Bachar al-Assad, se trouvait à Ryad il y a trois semaines environ pour sa réconciliation avec la Ligue arabe.

Si Washington s'est dit opposé à cette réintégration, les responsables américains n'ont pu qu'en prendre acte.

L'autre grande problématique, c'est l'espoir que caressent les Etats-Unis d'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite, encore impensable il y a quelques années et qui constituerait un nouveau bouleversement dans la région.

Le secrétaire d'Etat américain a abordé le sujet lors de son entretien avec le prince héritier saoudien et tous deux ont convenu de "poursuivre le dialogue" à cet égard, a indiqué le responsable américain.

La veille de son départ pour le royaume, M. Blinken avait affirmé, dans un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC à Washington, que son pays avait "un vrai intérêt de sécurité nationale à promouvoir une normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite".

Ces dernières années, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël, rompant avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël à la résolution de la question palestinienne.

AFP


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