L'indice des prix à la consommation dans les 20 pays partageant l'euro a atteint 7,0% en rythme annuel le mois dernier, contre une augmentation de 6,9% un mois plus tôt, la hausse des coûts des services et de l'énergie ayant compensé un ralentissement de la croissance des prix alimentaires.
Même si l'inflation sous-jacente, mesure privilégiée par les responsables de la Banque centrale européenne, a enregistré un ralentissement inattendu en avril, la composante des services a continué d'accélérer, signe d'une intensification des pressions sur les salaires qui pourrait maintenir l'inflation au-dessus de l'objectif à moyen terme de 2% de la BCE.
En excluant l'alimentation et l'énergie, l'indice ressort en avril en ralentissement de 7,3% sur un an, contre 7,5% un mois plus tôt. Une mesure plus étroite encore, qui exclut en plus l'alcool et le tabac, montre un ralentissement de la hausse à 5,6% sur un an après +5,7%.
L'inflation globale est supérieure à l'objectif de la BCE depuis près de deux ans malgré un relèvement sans précédent des taux d'intérêt de l'institution de Francfort de 375 points de base depuis juillet 2022. Selon les dernières projections, il faudrait attendre 2025 avant que l'inflation ne revienne vers la cible de 2%.
L'inflation dans les services, qui est principalement alimentée par les coûts de la main-d'oeuvre, est passée de 5,1% à 5,2%, confirmant les craintes des responsables de la BCE selon lesquelles la croissance des salaires nominaux pourrait devenir rapidement problématique.
Les marchés tablent sur un pic du taux de dépôt de la BCE légèrement en dessous de 3,75% cet été mais certains responsables de l'institution estiment que cela pourrait ne pas suffire à juguler l'inflation.
La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE est fixée au 15 juin. (Reuters)