Créée par l`américaine Ruth Handler à une époque où la place des femmes, et des poupées, se limitait à des rôles traditionnels, Barbie a détoné le paysage des poupées, offrant aux filles l`idée qu`elles pouvaient être plus que mères. L`exposition ouverte au Musée des Arts décoratifs à Paris rend hommage ainsi à l`évolution de cette poupée dont 700 modèles ont été proposés depuis sa création.

Certaines des poupées exposées à Paris portent même des vêtements de Haute Couture, dont Chanel, Christian Dior, Maison Margiela et Jeremy Scott.

Barbie est le "témoin de l’évolution du rôle de la femme, mais également celui de la place que prennent progressivement les loisirs dans la société", explique Anne Monier, conservatrice du département des jouets. La poupée, imaginée par sa créatrice Handler comme étant une "femme glamour", célibataire et sans enfant, a eu des carrières qui se sont diversifiées au cours des années, devenant même présidente des Etats-Unis en 2000, alors que les Américains n`ont jamais élu une femme présidente dans la vie réelle.

L`histoire fait de Barbie "plus qu`un jouet" dès lors qu`elle reflète une culture, "American way of life" (Vivre à l`américaine) et son évolution, selon Monier.“

"Je suis venu voir l`exposition car Barbie fait partie de notre histoire. Je n`ai jamais vu autant de poupées dans ma vie, surtout celles qui sont si bien conçues", explique à Anadolu, Richard, un touriste britannique de 72 ans, qui visite l`exposition avec son épouse et ses petites-filles.

"L`exposition est très intéressante et très bien présentée", souligne-t-il.

Pourtant, Barbie n`a pas toujours été considérée comme l`incarnation de la femme libérée dès lors qu`elle a imposé ses normes sur la corpulence idéale d`une jeune fille, comme étant grande, mince et même de peau claire.

La poupée américaine a en revanche évolué depuis, avec plus de 27 teints, 22 couleur des yeux et 24 modèles de cheveux.

"Témoignant l`évolution de Barbie, je peux affirmer qu`elle a beaucoup changé. Elle a affronté la réalité de notre monde. Aujourd`hui ces Barbies multiethniques sont au goût de chaque jeune fille et non seulement à celui de la fille américaine blanche comme c`était le cas auparavant", indique Lydia, touriste américaine de 63 ans.

"C`est une très bonne nouvelle. Les poupées ont évolué au rythme de notre monde", a-t-elle ajouté.

Halie Lidow, qui a récemment terminé ses études de stylisme à New York, attire l`attention parmi les visiteurs, avec ses cheveux teints en blond et bleu et sa robe rose, donnant une image similaire à celle de Barbie. Elle explique qu`elle est venue à Paris pour la Fashion Week et a connu l`exposition à travers un post sur Instagram par la styliste française Carlyne Cerf de Dudzeele.

"J`ai grandi en collectionnant des poupées Barbie, j`en ai plein. Il est incroyable de constater que Barbie est une poupée destinée aux jeunes et ne dicte pas l`image d`un jeune idéal du point de vue d`un adulte", explique-t-elle.

Le fait que Barbie a été présentée comme ayant des métiers très différents, comme médecin, femme d`affaires, dentiste, athlète ou astronaute, montre que "les jeunes filles peuvent librement choisir ce qu`elles veulent devenir, selon Lidow.

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