Les USA et l'UE s'accordent sur la création d'un groupe de travail pour réduire la dépendance européenne au gaz russe

  25 Mars 2022    Lu: 700
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Les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé vendredi la création d'un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes, en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Les États-Unis s'efforceront - en coopération avec «des partenaires internationaux» - de fournir à l'Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2022, dans le cadre de cette initiative dévoilée par le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon un communiqué. L'UE est pressée par Kiev et par certains États membres, dont les pays baltes et la Pologne, d'adopter des sanctions drastiques pour stopper les importations d'hydrocarbures russes, afin de priver le régime de Vladimir Poutine de sa principale ressource économique. Washington a déjà imposé un embargo sur le gaz et le pétrole, le 8 mars.

«Un plan d'action commun»

Mais de nombreux États européens y restent opposés, en raison de la forte dépendance du continent: quelque 45% des achats européens de gaz viennent de Russie, c'est le cas pour 55% des importations allemandes, ainsi que l'essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque. Moscou fournit environ 150 milliards de mètres cubes de gaz chaque année à l'UE, dont environ 15 milliards de m3 de GNL. Les États-Unis n'ont représenté au premier semestre 2021 que 6,3% des importations européennes totales de gaz - mais ils sont déjà le plus grand fournisseur de gaz naturel liquéfié à l'UE. «Nous avons été capables de prendre cette décision (d'un embargo), alors que d'autres ne le pouvaient pas, parce que nous sommes un exportateur net d'énergie, avec un secteur puissant (dans les hydrocarbures)», a souligné Joe Biden devant la presse vendredi.

Washington «salue l'ambitieux engagement de l'UE à réduire sa dépendance au gaz russe, et nous nous sommes entendus sur un plan d'action commun pour contribuer à cet objectif, tout en accélérant nos progrès» vers une décarbonation de l'économie, a-t-il ajouté. La Commission européenne cherche à diminuer des deux-tiers les importations européennes de gaz russe dès cette année, et à s'en affranchir complètement «bien avant 2030», grâce à des obligations de remplissage des réserves, des économies d'énergie, des achats groupés de gaz et une diversification des fournisseurs.

L'indépendance énergétique, un question devenue capitale

Outre ses négociations avec les principaux pays producteurs (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie), l'UE avait déjà déclaré fin janvier travailler à la fourniture de «volumes additionnels de gaz naturel» américain pour l'Europe. Dans le cadre du groupe de travail annoncé vendredi, l'exécutif européen travaillera avec les États membres «dans le but de garantir, au moins jusqu'en 2030, une demande d'environ 50 milliards de m3 par an de GNL américain supplémentaire». «Cette task force s'emploiera à assurer la sécurité énergétique de l'Ukraine et de l'UE en prévision de l'hiver prochain et du suivant», précise également le communiqué commun.

La question de l'indépendance énergétique est devenue d'autant plus capitale depuis l'annonce de Vladimir Poutine ce mercredi. Ce dernier avait fait part de sa décision de ne plus accepter de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, renforçant ainsi le cours du rouble et affaiblissant les sanctions occidentales menées à l'encontre de la Russie. (AFP)


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