La centrale nucléaire arménienne est dangereuse - Il est temps de la fermer

  09 Mars 2021    Lu: 830
La centrale nucléaire arménienne est dangereuse - Il est temps de la fermer

En 2020, le gouvernement arménien a annoncé qu'elle fermerait sa centrale nucléaire de Metsamor en 2021 pendant cinq mois pour apporter des changements significatifs. Peu de temps après, l'UE a exhorté l'Arménie à fermer la centrale de manière permanente car la centrale nucléaire «ne peut pas être mise à jour pour répondre pleinement aux normes de sécurité internationalement acceptées».

Un accident nucléaire ou radiologique majeur à Metsamor affecterait non seulement le peuple arménien, mais aussi les citoyens de la Turquie, de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan, de l'Iran, de la Russie et du sud de l'Europe. En outre, l’Arménie peut satisfaire ses besoins énergétiques sans la production de Metsamor, parce ce qu’elle exporte vers l’Iran plus la moitié de l’électricité de la centrale. De plus, les centrales thermiques et les sources renouvelables pourraient remplacer ce qui est utilisé au pays. Metsamor n’aide même pas l’Arménie à atteindre son objectif déclaré d’indépendance énergétique, car la Russie - principal fournisseur d’énergie de l’Arménie - fournit au pays la majeure partie de son gaz naturel, ainsi que du combustible nucléaire et des techniciens spécialisés pour la centrale. Mais aucun de ces arguments n'a poussé l'Arménie à fermer Metsamor dans le passé.

L'UE pourrait exhorter l'Arménie à envisager une clôture après des récents développements. Les plans de développement routier, ferroviaire et énergétique d'après-guerre devraient accroître les liens commerciaux et de transport dans la région du Caucase du Sud après le récent conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. La nouvelle infrastructure et le financement offrent à l'Arménie une nouvelle opportunité d'exploiter des approvisionnements énergétiques plus récents, plus sûrs et plus diversifiés. En fermant Metsamor, l'Arménie contribuerait non seulement à la sécurité de ses propres citoyens et de ceux des pays voisins, mais renforcerait la paix dans le Caucase du Sud.

La centrale nucléaire de Metsamor est dotée des équipements vieux et la date de limite d’utilisation est dépassée, mais l'Arménie continue à l'utiliser.

Les dangers que crée la centrale nucléaire de Metsamor peuvent être divisés en plusieurs groupes. La première de ces menaces est l'élimination des matières nucléaires du territoire de la centrale et l'utilisation à des fins terroristes. Ces matières nucléaires éliminés ont été saisis en Géorgie à plusieurs reprises et ceci est un grave problème pour toute la région.

Une grande quantité des déchets radioactifs liquides sont également collectées dans cette centrale. Le poids de ces déchets sont mesurés en milliers de tonnes au cours des dernières années. Certains dépôts sont construits pour le stockage de déchets nucléaires. Mais la date de limite d’utilisation de ces dépôts est dépassée aussi. L’Arménie ne cache pas le fait d`utilisation des déchets radioactifs à des fins militaires. En Arménie, il y a beaucoup de matières premières nécessaires pour la fabrication d’une «bombe sale».

Notons qu'une bombe sale (la bombe radiologique) est une bombe conventionnelle, entourée de matériaux radioactifs destinés à être répandus en poussière lors de l'explosion. Cette explosion a donc l'intensité thermique et mécanique d'une bombe conventionnelle, mais dissémine autour d'elle des éléments radioactifs qui auront des effets à long terme. Le but principal n'est donc pas de détruire, mais de contaminer une zone géographique et les personnes présentes en son sein par des radiations directes (premier effet) et l'ingestion et l'inhalation de matériaux radioactifs.

La bombe sale désigne principalement la bombe radiologique, mais elle désigne également tout engin détonant disséminant un ou plusieurs produits chimiquement ou biologiquement toxiques (NRBC pour nucléaire, radiologique, biologique ou chimique). Ces diverses armes, réalisables sans une importante infrastructure industrielle, sont génériquement dénommées Engin explosif improvisé (EEI).

Le dispositif est conçu de sorte que lors de l'explosion, il pulvérise et dissémine la substance toxique, et non pas pour que l'onde de choc permette une destruction maximale. L'explosion d'un EEI radiologique peut avoir les divers effets suivants :

À courte portée, faible danger pour les personnes, en raison de l'onde de choc et des éclats.

Contamination (intoxication) des personnes: La décontamination d'une région, principalement dans une grande ville, serait longue et coûteuse. Aussi longtemps qu'elle durerait, la zone serait fermée aux civils. Une couche de poussière radioactive devrait être complètement enlevée, ce qui est relativement difficile sur une grande surface.

Un autre problème serait la panique probable de la population civile dès qu'elle aurait connaissance de la nature de cette attaque. La raison en serait, pour les experts, le flou dans l'esprit du public de la frontière entre la bombe A et la bombe sale.

Le professeur a ajouté qu'il y a de bonnes conditions pour l'enfouissement des déchets nucléaires de la centrale nucléaire de Metsamor dans les territoires azerbaïdjanais occupés. Selon lui, il existe la possibilité d’élimination des déchets nucléaires de la centrale nucléaire de Metsamor dans les rivières Kur et Araz.

La centrale nucléaire de Metsamor, qui ne répond pas aux normes de sûreté nucléaire internationalement acceptées, nécessite une fermeture précoce et un déclassement sûr, indique le rapport de la Commission européenne intitulé " Rapport sur la mise en œuvre du partenariat avec l'Arménie ".
La Commission européenne exhorte l'Arménie à adopter une feuille de route ou un plan d'action pour résoudre ce problème.

«La centrale nucléaire située à Metsamor ne peut pas être modernisée pour répondre pleinement aux normes de sûreté nucléaire internationalement acceptées et nécessite donc une fermeture précoce et un déclassement sûr.

Il est nécessaire d’adopter rapidement une feuille de route ou un plan d’action pour y remédier, en tenant compte de la nécessité d’assurer la sécurité énergétique de l’Arménie et les conditions d’un développement durable. L'examen par les pairs de la mise en œuvre du plan d'action national qui s'est tenu en novembre 2019 avait reconnu que des efforts importants avaient été consentis depuis 2016 et que de bons progrès avaient été accomplis dans la protection des installations contre les risques externes », indique le rapport.

A noter, la centrale nucléaire de Metsamor est située sur une faille sismique active; le site d'un tremblement de terre dévastateur a tué plus de 50 000 personnes en 1988. L'Arménie a signé un accord de partenariat et de coopération (APC) avec la Commission européenne promettant de fermer Metsamor d'ici 2004. Néanmoins, la centrale était en très mauvais état, ce qui a rendu son fonctionnement incertain et dangereux.

La décision de redémarrer l'exploitation de la centrale nucléaire a fait craindre un autre Tchernobyl, car elle souffrait des mêmes lacunes dans tous les premiers réacteurs de conception soviétique, telles qu'une mauvaise gestion, une maîtrise insuffisante des incendies, des ordinateurs obsolètes, une mauvaise construction etc.

En plus de sa technologie vieillissante, Metsamor manque de ressources en eau appropriées pour être utilisée comme liquide de refroidissement du cœur du réacteur au cas où un tremblement de terre endommagerait l'installation, tandis que la situation budgétaire alarmante de l'Arménie signifie que son gouvernement manque de ressources financières pour faire face aux conséquences d'un éventuel accident.

Metsamor est l'un des moins d'une demi-douzaine de réacteurs nucléaires de ce type qui ont été construits sans enceintes de confinement primaires. L'année dernière, des responsables arméniens ont déclaré qu'ils prévoyaient de prolonger la durée d'exploitation de la centrale nucléaire de Metsamor jusqu'en 2026, mais qu'elle pourrait continuer à fonctionner jusqu'en 2036 après les réparations.

Azvision.az


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