"Et selon nos estimations elles vont reculer encore d`environ 10% cette année, et pour la première fois depuis 2006 repasser sous la barre des 20 milliards d`euros", a anticipé lors d`une conférence de presse Wolfgang Büchele, président de ce comité et patron du fabricant de gaz industriels Linde. En 2012, à leur plus haut, les exportations allemandes vers la Russie s`élevaient à plus de 80 milliards d`euros.
"Pour le moment le commerce extérieur allemand est encore florissant, et les effets (des difficultés en Russie) peuvent encore être compensés", a reconnu lors de la même conférence Rainer Seele, président de la chambre de commerce germano-russe et patron du groupe d`énergie autrichien OMV. Mais ce ne sera peut-être pas toujours le cas, alors que les perspectives dans plusieurs grands autres marché émergents s`assombrissent, prévient-il.
Les entrepreneurs allemands, très critiques à l`égard des sanctions économiques adoptées par l`UE à l`encontre de la Russie, veulent cependant croire que le vent va tourner et les perspectives d`affaires dans le pays s`éclaircir cette année. "Les partenaires russes ont constaté que la coopération avec l`Europe avait une autre qualité, une autre fiabilité qu`avec d`autres partenaires", a expliqué M. Seele. Les entreprises européennes "ont à nouveau gagné en estime" pour la Russie, a renchéri M. Büchele.
Les deux chefs d`entreprise faisaient partie d`un groupe de patrons allemands qui ont rencontré la semaine dernière à Munich (sud) le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, en marge de la Conférence sur la sécurité. Lors de celle-ci, M. Medvedev a fait sensation en évoquant "une période de nouvelle guerre froide" et en dressant un tableau sombre des relations entre la Russie et l`UE.
Mais "rien que le fait que Medvedev vienne (à Munich) était un signe d`amorce de dialogue", a argué M. Büchele, estimant que la Russie "tend une main" à l`Europe. "Partout (en Russie) nous voyons et entendons le même signal: nous nous ouvrons à nouveau pour l`Europe, pour la coopération surtout avec les entreprises allemandes", a renchéri M. Seele.
"L`économie allemande est prête et voit toujours un énorme potentiel", en Russie, a-t-il assuré.
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