L'opérateur de télécoms Orange va accélérer le recyclage des smartphones lors du passage à la 5G, a promis samedi son PDG, afin de réduire l'empreinte énergétique du numérique, ce qui passe aussi par l'encadrement de la vente des portables, juge pour sa part le régulateur.
«On a installé sur l'ensemble des 600 boutiques d'Orange des points de recyclage et nous comptons utiliser l'arrivée de la 5G, qui va entraîner un certain renouvellement des terminaux (smartphones, NDLR) progressif (...), pour augmenter très fortement l'ambition en termes de recyclage», a expliqué le numéro un d'Orange, Stéphane Richard, interrogé sur France Inter. «Si idéalement on pouvait recycler au moins un terminal sur deux voire trois terminaux sur quatre au moment du changement sur la 5G, le bilan serait évidemment nettement amélioré», a-t-il ajouté.
Initialement prévu en avril mais repoussé en raison de la pandémie de coronavirus, le coup d'envoi de l'enchère principale d'attribution des fréquences 5G, qui devrait rapporter plusieurs milliards d'euros à l'État, débutera le 29 septembre. En offrant une augmentation considérable des débits, le futur réseau 5G doit permettre le développement de nouveaux usages grand public et industriels.
Mais la technologie se heurte à l'hostilité d'une partie de l'opinion et de plusieurs responsables politiques locaux ou d'ONG, qui invoquent des risques pour la santé ou l'environnement.
Également interrogé par France Inter, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, l'autorité de régulation des télécommunications, s'est dit «démuni» pour réguler l'empreinte environnementale de la 5G. «Nous n'avons pas d'instrument qui nous permet de réguler, de poser les garde-fous, les contraintes, de faire en sorte qu'il y ait une maîtrise environnementale dans la 5G», a-t-il déclaré lors d'un reportage diffusé par la radio publique. «Aujourd'hui à peu près 80% de l'empreinte environnementale du numérique, selon un récent rapport du Sénat, est dans les terminaux», a-t-il avancé.
«La priorité des priorités, c'est de mieux encadrer la manière dont les smartphones sont fournis aux clients, la manière dont on les pousse à renouveler leurs smartphones que ce soit par des pratiques commerciales qui donnent des rabais ou que ce soit par obsolescence logicielle», a-t-il ajouté. «On pousse le marché à rentrer dans une enveloppe environnementale raisonnable», a affirmé M. Soriano. «Est-ce qu'il y a de l'obsolescence programmée? On le sait tous très bien», a réagi M. Richard, assurant qu'Orange essaie de s'y attaquer «avec nos moyens, c’est-à-dire le recyclage». (AFP)