Burkina: La magie des spectacles de rue enchante les quartiers populaires

  17 Février 2016    Lu: 1216
Burkina: La magie des spectacles de rue enchante les quartiers populaires
«Nous avons découpé, cisaillé, autopsié le corps d’un dictateur et dans son cœur j’ai vu la grosse peur qui tue, un cœur trop petit rongé de jalousie. Dans son cœur j’ai senti la peur, les manigances, le cœur tout nécrosé et qui jamais ne danse ».
Le « cabaret de l’intégrité », pièce d’actualité mise en scène par Evelyn Fagnen, où les acteurs évoquent, notamment en chanson la dictature et mêle le discours politique à l’humour, donne le ton.

Le Burkina Faso, s’illumine, pour la septième année, au rythme des arts de la rue, le temps d’un Festival engagé et entièrement gratuit très apprécié des populations qui n’ont pas toujours accès au monde des arts.

Echasses, marionnettes, contes, arts plastiques, danses, acrobaties, théâtre et concerts live investissent ainsi Ouagadougou et six villages burkinabé, depuis le 6 février et jusqu’au 21 du mois courant, à l’occasion du « Rendez-vous chez nous – Les villages d’Afrique accueillent les arts de la rue ».

Créé en 2009 par le collectif d’artistes burkinabè ACMUR (Arts, clowns, marionnettes et musique dans nos rues), le festival « rendez-vous chez nous » est une plate-forme artistique qui a pour principal objectif de « démocratiser et décentraliser l’art au Burkina », selon les organisateurs rencontrés par Anadolu.

Plus de quarante compagnies comportant des centaines d’artistes, venues d’Afrique et d’Europe se sont d`ailleurs données rendez-vous pour cette rencontre culturelle unique dans le pays.

« L’idée de ce festival est née de l’envie de proposer des spectacles de rue pour les personnes qui sont les plus éloignées des lieux de représentation pour des raisons financières ougéographiques », explique Élodie Dondaine, membre de l’équipe de coordination et de communication, rencontrée à Ouagadougou.

« C’est aussi la volonté des artistes de décloisonner les salles et la capitale. Si le festival se joue en partie à l’institut français à Ouagadougou, il se joue aussi dans un quartier populaire de la capitale, ainsi qu’à Loumbila (Nord-Ouest du Burkina), notamment dans l’orphelinat de la localité, mais aussi dans les 6 villages de la commune rurale de Komsilga (Nord-Ouest) et dans de nombreux établissements scolaires. Le festival bouge principalement dans des quartiers populaires du pays où les gens peuvent voir les spectacles sans débourser d’argent », ajoute-t-elle.

Chaque année le festival choisi un thème afin de créer un espace d’échange et de réflexion autant sur les créations que sur les médiations faites avec les populations. Pour sa septième édition, le festival a choisi le thème « intégrité et transmission », précisent les organisateurs.

Tout au long du festival, aux côtés de la danse, du théâtre et des acrobaties, cette année, une exposition baptisée « portraits de femmes » rend hommage à des femmes courageuses et combattantes, des journalistes, activistes, chanteuses… connues ou anonymes qui sont, chacune à leur manière, des modèles d’intégrité.

Près de 50 mille personnes sont attendus, cette année encore, pour cette manifestation culturelle que les spectateurs émerveillés qualifient de «magique» .

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