Hoverboards: Comment la France a évité explosions et incendies VIDEO

  16 Février 2016    Lu: 815
Hoverboards: Comment la France a évité explosions et incendies VIDEO
La régulation du marché a permis aux consommateurs français d`éviter les mésaventures dont ont été victimes certains acheteurs anglo-saxons
En 2015, ils ont provoqué l’incendie d’une maison en Australie, ont été interdits de vols par certaines compagnies aériennes et ont réussi à mettre le grand Amazon dans l’embarras. C’est donc précédés d’une solide réputation que les hoverboards ont débarqué en force sur le marché français avant Noël. Allaient-ils mettre le feu au marché hexagonal ? Pousser les autorités à sévir ? Quelques semaines plus tard, force est de constater que tout semble aller comme sur des roulettes pour les planches électriques…



Selon les estimations de professionnels du secteur, quelques petites dizaines de milliers d’hoverboards auraient été écoulés en France. Mais alors que plusieurs dizaines de cas d’incendies ont été répertoriés dans des pays anglo-saxons, pas un hoverboard n’y a pris feu, selon la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Alors même que les Français se sont fournis au même endroit que tous les autres…

Shenzen, capitale de l’hoverboard

C’est en effet à Shenzen, en Chine, que sont fabriquées les planches électriques qui ont inondé le marché. « Le problème, c’est que l’activité s’y est développée trop rapidement, et que tout un tas d’entreprises chinoises se sont rapidement mises à fabriquer des hoverboards », resitue Aymeric Guilhem, directeur commercial de la société Air Wheels. Des bonnes, mais aussi des mauvaises. Or dès le début de l’année 2015, « les Américains en ont importé en masse », poursuit Etienne Gelas, dirigeant de l’entreprise The Hoverboard. Sans toujours s’assurer de la qualité des produits… Ainsi, « nombre d’entre eux sont arrivés à destination avec des composants et des câblages défectueux », dénonce-t-il.

En France, ce n’est qu’à la fin de l’année que la demande a frémi. Les cas d’incendies ont alors déjà défrayé la chronique. « Du coup, les distributeurs ont fait pression sur les fabricants chinois », raconte Etienne Gelas. Certains ont également fait appel à des sociétés de certification, quand ils ne sont pas allés eux-mêmes sur place pour vérifier que les hoverboards qu’ils commercialisaient étaient de qualité. Résultat : des opérateurs ont retiré d’eux-mêmes une grande partie des hoverboards qu’ils proposaient à la vente, selon la DGCCRF.

Retard à l’allumage

Le marché s’est ainsi épuré des acteurs les moins sérieux. En France, il s’est dans le même temps structuré autour de distributeurs peu nombreux. A côté de Boulanger, qui a pris le leadership de la vente physique, seule une poignée de sites Internet, sans compter les géants étrangers bien connus, se sont en effet emparé du marché national. Ce qui limite le risque de tomber sur un hoverboard qui part en fumée à la première charge…



En un sens, c’est donc d’abord son retard à l’allumage qui a permis à la France d’éviter les accidents. Egalement contacté par 20 Minutes, le site Hoverboard-France se félicite ainsi de n’avoir dû gérer aucun retour. « Il faut [toutefois] noter que les importations sur le marché français étaient comparativement aux marchés anglo-saxons », relativise la DGCCRF. Ce qui n’a pas empêché l’organisme de mettre en œuvre un plan de contrôle des hoverboards en France.

Déjà la fin de règne ?
Alertée en décembre par les autorités britanniques, qui ont procédé à la saisie et à la destruction d’environ 15.000 produits dépourvus de marque, de numéro de modèle et de nombreuses autres mentions d’étiquetage qui se sont révélés défectueux, la DGCCRF a elle-même organisé des inspections visuelles des étiquetages (mentions obligatoires, langue française…). Des contrôles qui « n’ont pas permis de constater de non-conformité quant à l’étiquetage des produits et à l’information des consommateurs », selon l’organisme.

Par ailleurs, des « prélèvements » ont également été effectués « afin de vérifier la conformité des produits présents sur le marché ». Les résultats devraient être connus prochainement, précise la DGCCRF. Trop tard ? C’est possible. Car selon Etienne Gelas, « la demande est déjà en train de s’essouffler ». Passé la hype hoverboard, l’avenir pourrait alors appartenir au Ninebot, une roue électrique, d’après ses prédictions. En tout cas pour quelques mois.

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