Ce triptyque inspiré par l'Orestie d'Eschyle - l'un des 28 triptyques grand format peints par Bacon entre 1962 et 1991 - a été la vedette d'une soirée qualifiée d'«historique» par le président de Sotheby's Europe, Oliver Barker, animateur depuis Londres de ces enchères adaptées à l'ère du coronavirus.
Jusqu'ici propriété du collectionneur norvégien Hans Rasmus Astrup depuis 1984, l'oeuvre avait été estimée entre 60 et 80 millions de dollars. Elle a été acquise après une dizaine de minutes de bataille entre un acheteur enchérant directement en ligne depuis la Chine, et un autre en lien téléphonique avec un spécialiste de Sotheby's à New York. C'est ce dernier, resté anonyme, qui l'a finalement emporté.
Un autre triptyque de Bacon, «Trois études de Lucian Freud», s'était vendu pour 142,4 millions de dollars en 2013, chez Christie's à New York, le classant parmi les 10 tableaux les plus chers jamais vendus aux enchères.
Achats en ligne
En attendant les grandes ventes de Christie's, prévues elles le 10 juillet, les ventes de Sotheby's - passée sous le contrôle de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi fin 2019 - semblent indiquer que, pandémie aidant, certains n'hésitent plus à sortir des millions pour des achats d'art en ligne.
Alors que les enchères en ligne dépassaient jusqu'ici rarement les 5 millions de dollars, un tableau de Joan Mitchell, «Garden Party», est parti pour 7,9 millions de dollars, et le dessin d'une tête de Jean-Michel Basquiat, «Untitled (Head)» est parti pour 15,2 millions, nouveau record pour un achat en ligne chez Sotheby's.
En raison de la pandémie, les deux leaders mondiaux des enchères, Sotheby's et Christie's, ont repoussé et regroupé leurs grandes ventes de printemps. Avec la dispersion de la collection de l'Américaine Ginny Williams - vendue lundi pour un montant total de 65,5 millions de dollars - les ventes de lundi soir chez Sotheby's, passée sous le contrôle de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi fin 2019, ont atteint 363,2 millions de dollars, a précisé la maison d'enchères. (AFP)
Tags: culture