Le géant de l'électronique va désormais fabriquer ses propres puces pour sa gamme d'ordinateurs, sans délaisser complètement Intel, afin de rassembler les écosystèmes des iPhones, iPads et Mac.
C'est la nouvelle la plus notable des différentes innovations dévoilées lundi par la firme californienne lors de sa conférence annuelle pour les développeurs, qui a lieu en ligne en raison de la pandémie de coronavirus. Tim Cook, le patron d'Apple, a présenté le changement comme un «bond en avant pour le Mac». La nouvelle puce doit rendre les ordinateurs de la marque plus performants tout en réduisant leur consommation d'énergie. La transition, orchestrée par «Apple Silicon», va prendre deux ans et la société va tout de même sortir de nouveaux modèles avec des puces Intel.
La nouvelle puce sur mesure a été inspirée par les besoins des autres appareils de la marque. «Tout a commencé avec l'iPhone, qui nécessitait des capacités qui semblaient impossibles», a raconté Johny Srouji, responsable des technologies «hardware» (équipements). Les développeurs vont désormais devoir adapter leurs applications. Apple a assuré que des logiciels très répandus comme ceux de Microsoft (Word, Excel) ou ceux d'Adobe étaient déjà prêts et fonctionnaient sur le nouveau système.
Le groupe américain a aussi présenté une myriade d'améliorations et de refontes des design, au coeur de son image de marque. La dernière version de son système d'exploitation, iOS 14, met l'accent sur la simultanéité et la prédiction à base d'intelligence artificielle. Au lieu d'une seule application affichée à l'écran, les utilisateurs pourront regarder une vidéo tout en répondant à un texto, et un coup de fil ou l'assistant vocal Siri ne prendront plus toute la place.
L'ergonomie est aussi revue, avec des groupements d'applications et des icônes de tailles différentes, sans compter la capacité du smartphone à prédire celle que vous allez avoir envie d'ouvrir. Apple va aussi lancer les «app clips», sorte de minis applis qui n'ont pas besoin d'être installées et s'affichent dans d'autres programmes (pour louer un vélo en libre-service ou commander à manger, par exemple).
La firme californienne tente aussi de revenir dans la course avec Maps, que Google Maps a distancé depuis longtemps. La nouvelle version sera largement améliorée, notamment pour les cyclistes (dénivelé, présence d'escaliers) ou les conducteurs de voitures électriques (parkings adaptés, stations pour recharger la batterie) à New York et San Francisco pour commencer.
Les écouteurs et la montre de la marque deviennent de leur côté encore plus «intelligents». Les AirPods pourront ainsi basculer automatiquement d'une source de son à une autre. Quant à l'Apple Watch, elle détectera si son porteur est en train de dormir, s'il bouge bien tout son corps quand il danse (et pas seulement les bras), et s'il se lave les mains pendant le temps réglementaire (20 secondes).
Malgré les différentes options pour ses appareils, parfois dignes de gadgets d'espion, le groupe a de nouveau insisté sur ses compétences en matière de respect de la vie privée, par rapport à ses voisins de la Silicon Valley, dont le modèle économique est basé sur la publicité (Google et Facebook). Les utilisateurs pourront bientôt ne partager que leur «emplacement approximatif» aux applications et une lumière s'affichera sur l'écran quand la caméra ou le micro seront activés. Surtout, les programmes devront demander leur permission avant de pouvoir les suivre à la trace en récoltant leurs données (à des fins publicitaires et de façon anonyme, en théorie). Et avant même le téléchargement, sous le descriptif de chaque application, l'utilisateur verra quels genres de données elles prélèvent.«Ce sera comme les étiquettes avec les valeurs nutritionnelles des aliments», a détaillé Craig Federighi, le vice-président en charge des logiciels chez Apple. (AFP)