Zone euro: meilleure croissance depuis 4 ans en 2015

  12 Février 2016    Lu: 777
Zone euro: meilleure croissance depuis 4 ans en 2015
L`économie de la zone euro a affiché sa meilleure performance depuis quatre ans en 2015, mais les nuages s`accumulent pour 2016 notamment à cause des turbulences boursières et du ralentissement en Chine, selon des données publiées vendredi.
L`économie de la zone euro a progressé de 0,3% au quatrième trimestre, au même rythme modéré qu`au trimestre précédent, ce qui porte à 1,5% la croissance sur l`année 2015, selon la première estimation de l`Office européen des statistiques. Ces données sont conformes aux attentes des analystes.

Dans ses précédentes prévisions, publiées le 4 février, la Commission européenne envisageait une croissance légèrement meilleure en 2015: +1,6%.

"Cette croissance de 1,5% en 2015, qui suit une hausse de 0,9% en 2014 est la meilleure performance depuis 2011", constate Howard Archer, économiste de IHS Global Insight.
Mais tous les analystes s`accordent à dire qu`il n`y a pas de quoi pavoiser. Tout d`abord, la zone euro a mieux commencé 2015 qu`elle ne l`a terminé: +0,5% de croissance au premier trimestre, +0,4% au second et +0,3% aux troisième et quatrième.

"Nous n`avons pas de panne de croissance dans la zone euro pour l`instant. Mais le ralentissement au quatrième trimestre en France et les commentaires de l`Office allemand des statistiques suggèrent que la croissance a été surtout soutenue par les investissements des entreprises et des ménages, ainsi que les dépenses publiques", ont commenté les analystes de Capital Economics.

La première économie de la zone euro, l`Allemagne, a ainsi vu son Produit intérieur brut (PIB) progresser de 0,3% au quatrième trimestre, inchangé par rapport au trois mois précédents.

"C`est la consommation intérieure des ménages et des entreprises qui a, à elle seule, tiré la croissance. Le commerce extérieur a eu une contribution négative", a précisé l`Office allemand des statistiques, exportations et importations reculant toutes les deux, les premières de manière plus marquée que les secondes.

En France, la croissance a très légèrement ralenti: +0,2% d`octobre à décembre, contre +0,3% au troisième trimestre.

L`Italie a également faibli: +0,1% au quatrième trimestre, contre +0,2% les trois mois précédents. Quant à l`Espagne, elle a continué sur sa lancée: +0,8% au quatrième trimestre, comme au troisième.

Talon d`Achille de la zone euro, la Grèce a déçu avec un recul de son PIB de 0,6% au quatrième trimestre.
"Cela montre que l`économie ne s`est toujours pas remise de la panique sur son éventuelle sortie de la zone euro l`an dernier", selon les analystes d`ING Bank.

La Grèce reste englué dans la récession pour la septième année consécutive depuis la crise de 2008, en raison surtout des mesures d`austérité imposées par ses créanciers. Une brève reprise s`était affichée fin 2014.

Pour la zone euro, les économistes ont désormais les yeux rivés sur 2016, alors que plusieurs signaux négatifs s`accumulent.

"Nous avons tablé sur une croissance de 1,7% en 2016, mais cette prévision apparaît de plus en plus discutable actuellement et nous allons peut-être devoir la réviser à la baisse", a reconnu l`analyste d`IHS Global Insight.

En présentant ses prévisions du 4 février, la Commission européenne avait rabaissé ses prévisions pour 2016, tablant sur une croissance de 1,7% et non plus 1,8% comme elle le prédisait le 5 novembre dernier.

"Il y a clairement des risques baissiers qui s`accumulent en raison des problèmes mondiaux de croissance et de la volatilité des marchés financiers, a admis Howard Archer. Ce qui en zone euro est renforcé par les inquiétudes sur le secteur bancaire.

Ainsi, l`Allemagne, très exportatrice, pourrait pâtir des faiblesses de plusieurs grands marchés.

Du fait de la qualité de ses produits et de sa position de force chez ses clients, elle a longtemps semblé largement immunisée contre les risques extérieurs - ralentissement de la croissance chinoise et d`autres marchés émergents, tensions géopolitiques - mais la multiplication des facteurs de risque commence à se faire sentir sur les indicateurs, notamment de l`industrie.

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