L'économie française sans doute l'une des plus affectées par la pandémie

  05 Juin 2020    Lu: 841
L La France a été particulièrement victime de la mise à l'arrêt des hôtels et restaurants. BERTRAND GUAY / AFP

Placée sous confinement strict, l'économie française a sans doute été l'une des plus affectées par la pandémie de Covid-19, qui révèle progressivement ses spécificités par rapport aux crises passées, selon une note de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée vendredi.

Selon cette note, qui étudie l'impact du Covid-19 sur le mois d'avril, moment où de nombreux pays ont confiné leur population, l'économie mondiale a connu ce mois-là une récession de 19%, tandis que le commerce mondial a chuté de 25%.

L'Allemagne résiste mieux

«L'Espagne, l'Italie et la France font partie des pays les plus affectés» avec une chute de leur valeur ajoutée «de plus de 30 points», détaille l'Observatoire français des conjonctures économiques, organisme indépendant de recherches. À l’inverse, les États-Unis (-22 points) ou l'Allemagne (-24 points) s'en sortent un peu moins mal, tandis que les économies émergentes résistent mieux à ce stade (-15 points).

Mais ce classement est «extrêmement fragile» étant donné le caractère inédit de cette crise, a prévenu Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l'OFCE lors d'une visioconférence de presse. Ces différences s'expliquent à la fois par l'ampleur des mesures de confinement prises, un peu moindre outre-Rhin et outre-Atlantique, mais aussi de la «structure sectorielle» des économies.

Ainsi, l'Allemagne a connu un choc interne «extrêmement contenu» mais une perte de demande extérieure beaucoup plus importante du fait de son économie industrielle et ouverte. La France est de son côté victime de son exposition au tourisme, avec des secteurs de l'hôtellerie-restauration et du commerce beaucoup plus importants qu'ailleurs.

L'emploi, grande inconnue

Une des grandes inconnues de cette crise sera son ampleur sur l'emploi, note à ce stade l'OFCE, avec «trois enjeux», selon Xavier Timbeau, son directeur: les risques de faillites des entreprises, les difficultés prolongées pour certains secteurs comme le tourisme et la restauration, et une relance trop faible de la consommation des ménages.

Jusqu'à présent toutefois, la crise se traduit par des destructions d'emplois «relativement limitées», du fait du soutien public massif au chômage partiel, à l'exception des États-Unis et dans une moindre mesure de l'Allemagne où de nombreux «minijobs» ont été supprimés. En revanche, l'impact sur la demande de travail a été «immédiat et plus puissant», souligne Eric Heyer.

C'est particulièrement vrai dans les pays au marché du travail plus flexible et à fort contenu en emplois précaires, comme aux États-Unis et au Royaume-Uni. Et dans ceux où la baisse d'activité touche de manière importante les secteurs à forte main-d’œuvre comme la France, l'Espagne et l'Italie, détaille la note. (AFP)

 


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