Coronavirus: la médecine libérale du nord de l'Italie en colère

  21 Mai 2020    Lu: 1132
Coronavirus: la médecine libérale du nord de l REUTERS/Flavio Lo Scalzo

Les médecins et infirmiers libéraux du nord de l'Italie sont révoltés par les contraintes budgétaires entraînant une baisse de leurs rémunérations, versées par les collectivités locales, alors même que ces dernières les ont appelés à la rescousse quand elles étaient submergées par l'épidémie de nouveau coronavirus.

«Quand j'ai reçu le message des services de santé de Bergame, j'ai pleuré», dit Maura Zucchelli, infirmière au sein d'Itineris, un cabinet de médecine libérale fournissant des soins à domicile et des aides psychosociales aux personnes âgées dans la ville lombarde et ses environs. «En gros, ils nous ont dit 'au premier trimestre vous avez dépassé le budget donc on ne vous paie pas'.»

L'exécutif de Lombardie n'a pas répondu aux demandes de Reuters.

Les règles budgétaires locales prévoient que, lorsque des prestataires privés dépassent le budget prévu pour leurs activités, la région réduit son financement à 40%. Si le dépassement est de plus de 6%, elle coupe intégralement le paiement des tarifs. Le cabinet Itineris a dû intensifier son activité à partir de fin février lorsque la Lombardie a commencé à être durement frappée par l'épidémie de nouveau coronavirus au point de voir ses hôpitaux complètement débordés par l'afflux de patients.

D'après Maura Zucchelli, les services sanitaires de Bergame ont calculé qu'Itineris avait dépassé de 8% le budget qui lui était alloué au premier trimestre. Elle estime que le dépassement pourrait être de 21% en avril. «Ils nous ont demandé de le faire, ils disaient que nous devions fournir ce service», rapporte l'infirmière. «Ils disaient 'occupez-vous des cas sur place parce qu'il n'y a plus de place dans les hôpitaux». Et maintenant?"

Dans la région voisine du Piémont, le personnel de santé a manifesté jeudi contre des augmentations de salaire d'un euro seulement par vacation. Massimo Sparpaglione, président de l'association Assedo regroupant des structures privées et mutualistes du secteur de la santé, a déclaré que certains se plaignaient aussi d'avoir été pénalisés financièrement durant la crise.

ATS Bergamo, l'antenne locale de l'agence régionale de santé, a déclaré que le système de tarification dont dépendent les versements aux prestataires avait été ajusté le 23 mars et que les règles normales avaient continué de s'appliquer durant le premier mois de la crise. Aucune décision n'a été prise concernant un éventuel ajustement au deuxième trimestre, a-t-elle dit.

Reuters


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