Des astronomes ont réussi à suivre le rapprochement d’un trou noir et d’une étoile. Ils l’ont observé en analysant des rayons X détectés à une distance de 250 millions d’années-lumière, indique un communiqué de presse publié sur le site d’un observatoire de la NASA.
Une étoile rouge géante n’a pas été engloutie par un trou noir supermassif alors qu’elle passait non loin, au sein de la galaxie GSN 069. Cependant, sa couche d’hydrogène a été absorbée sous l’influence des ondes gravitationnelles émanant du trou noir qui fait 400.000 fois le poids du Soleil.
Un autre corps céleste se forme
Seul le noyau de l’étoile est resté, se transformant ainsi en une naine blanche, selon les données obtenues grâce aux télescopes à rayons X Chandra et XMM-Newton. Cette naine blanche continue à graviter autour du trou noir sur une orbite elliptique, faisant un tour toutes les neuf heures, a déclaré Andrew King de l'Université de Leicester au Royaume-Uni, qui a réalisé cette étude.
Lorsque le nouveau corps céleste se trouve au point le plus proche de celui-ci, les bribes de sa couche absorbée tombent dans le disque d’accrétion, faisant émerger des rayons X perçus par les télescopes.
«Il tentera de s’en échapper, mais il n’y a pas d’issue. Le trou noir le mangera de plus en plus lentement, sans jamais s'arrêter», raconte le scientifique au sujet du futur de cette ancienne étoile.
Ainsi, la perte de masse se poursuivra, jusqu’à atteindre celle de Jupiter, dans environ un trillion d’années.
Une façon de créer des planètes
«Ce serait un moyen remarquablement lent et sophistiqué de créer une planète par l’univers», conclut-il.
Actuellement, la naine blanche a une masse qui fait seulement deux dixièmes de celle du Soleil. Si elle était le noyau de la géante rouge qui a perdu son hydrogène, alors elle devrait avoir été riche en hélium. L’hélium aurait été créé par la fusion d’atomes d’hydrogène lors de l’évolution de l’étoile géante rouge.
«C’est incroyable de penser que l’orbite, la masse et la composition d’une petite étoile située à 250 millions d’années-lumière pourraient être calculées», s’étonne le scientifique.
Soulignant le caractère singulier de l’événement, il précise qu’en cas de collision directe et d’absorption d’une étoile par un trou noir beaucoup plus massif que celle-ci, rien ne serait visible.
Sputnik