Les Bourses dans le rouge en Asie-Pacifique, Tokyo au plus bas depuis octobre 2014

  10 Février 2016    Lu: 923
Les Bourses dans le rouge en Asie-Pacifique, Tokyo au plus bas depuis octobre 2014
La journée de mercredi a mal débuté sur les places financières, dans le rouge en Asie-Pacifique, Tokyo en tête, les inquiétudes n`en finissant plus de tourmenter les marchés qui redoutent désormais une récession mondiale.
A Tokyo, le Nikkei a cédé 2,31% après avoir déjà chuté de 5,40% mardi, sur fond de remontée du yen, valeur refuge par excellence. Les marchés japonais seront fermés jeudi pour cause de jour férié.

L`indice phare n`était pas tombé sous la barre des 16.000 points depuis octobre 2014, juste avant que la Banque du Japon (BoJ) n`étende son programme de rachat d`actifs pour revigorer l`économie. Elle a depuis tenté d`endiguer la panique en annonçant l`adoption de taux d`intérêt négatifs fin janvier mais la magie n`agit plus sur des marchés complètement angoissés.

De son côté, Sydney a perdu 1,17% tandis que Singapour, qui rouvrait après deux jours de pause, lâchait plus de 2%. Les marchés chinois et Hong Kong étaient de leur côté au repos pour le Nouvel an lunaire.

"Il y a cette peur qui grandit sur la solidité de la reprise dans le monde, la situation économique en Chine et la croissance aux Etats-Unis", a commenté pour Bloomberg TV Russ Koesterich, analyste chez BlackRock. "Ces craintes affectent le marché du pétrole, des actions et tous les actifs risqués", a-t-il estimé.

Après un début d`année calamiteux, les places financières ont particulièrement souffert cette semaine. Mardi, Paris a encore perdu 1,69%, Francfort 1,11%, Madrid 2,39%, Milan 3,21% et Londres 0,88%.

De son côté, la Bourse de New York, où les observateurs semblent désireux de trouver un plancher, n`a observé qu`une baisse minime, le Dow Jones perdant 0,08% et le Nasdaq 0,35%.

"La volatilité l`emporte sur la logique", note John Plassard, chez Mirabaud Securities.
"Si les investisseurs espéraient une semaine calme", notamment en raison de la fermeture des marchés chinois, "le réveil a été très brutal", remarque Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

En attendant Yellen

L`Agence internationale de l`énergie (AIE) a battu en brèche mardi les espoirs d`une remontée des prix du pétrole à court terme, confirmant que le monde devrait rester submergé d`or noir face à une demande fragile.

Et si le baril a rebondi mercredi en Asie après son plongeon de la veille, ce répit ne devrait pas durer selon les analystes en raison de l`excès d`offre. Il a perdu 70% de sa valeur depuis juillet 2014.

Les investisseurs attendent en outre avec nervosité les chiffres hebdomadaires des réserves américaines de brut, publiés mercredi.

Au-delà du pétrole, "le stress sur le secteur bancaire prend de plus en plus d`ampleur et le risque de propagation est bien présent", prévient John Plassard, chez Mirabaud Securities.
Les valeurs bancaires sont particulièrement malmenées depuis le début de la semaine. A Tokyo, la mégabanque Mitsubishi UFJ a ainsi décroché mercredi de 7,08% à 456,4 yens.
Le secteur "fait face à de nombreux problèmes" dont une baisse des profits, une économie mondiale qui ralentit et des taux négatifs à travers la planète, réduisant de ce fait leur capacité à améliorer leur rentabilité au moment où la réglementation leur demande de renforcer leurs fonds propres, détaille M. Hewson.

"Il est assez simple de comprendre qu`elles ne peuvent pas faire tout en même temps", selon l`analyste.

Les investisseurs s`interrogent sur la capacité des banques centrales à agir dans cet environnement économique mondial dégradé. Condamnées à en faire toujours plus depuis la crise financière de 2008, elles semblent aujourd`hui impuissantes à sauver le monde.
La BCE devrait probablement agir en mars mais c`est la Réserve fédérale américaine (Fed) qui concentre pour l`heure l`attention, alors que sa présidente Janet Yellen doit s`exprimer devant le Congrès américain mercredi et jeudi.

Le marché était jusqu`à présent convaincu que la Fed allait être très patiente avant de remonter à nouveau ses taux mais le dernier rapport sur l`emploi américain a comporté quelques bonnes nouvelles qui entretiennent la confusion sur l`avenir de la politique monétaire.

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