Les transferts d'argent vers les pays pauvres en baisse de 20% en 2020

  22 Avril 2020    Lu: 890
  Les transferts d Campagne de prévention contre le coronavirus à Dakar, le 18 avril. ZOHRA BENSEMRA / REUTERS

Les transferts d'argent, ressource financière cruciale des pays en développement, vont chuter de 20% cette année, autre conséquence économique de la pandémie du coronavirus, selon un rapport de la Banque mondiale publié mercredi.

Les sommes envoyées par les travailleurs migrants dans leur pays d'origine, qui représentent jusqu'à un tiers de l'économie de certains pays pauvres, devraient s'établir à 445 milliards de dollars cette année contre 554 milliards en 2019.

Cette chute, la plus importante de l'histoire récente, est «largement due à une baisse des revenus et de l'emploi des travailleurs migrants, qui ont tendance à être plus vulnérables (...) lors d'une crise économique dans un pays d'accueil», explique l'institution dans un communiqué.

Les envois d'argent représentent un quart, voire un tiers de l'économie de certains pays pauvres, comme le Soudan du Sud, Haïti, ou encore le Népal. Ils sont «une source vitale de revenus» pour ces pays, a rappelé le président de la Banque mondiale David Malpass cité dans ce communiqué.

«La récession économique causée par le Covid-19 a de lourdes conséquences sur la capacité à envoyer de l'argent dans le pays d'origine et rend d'autant plus crucial de raccourcir le délai de reprise (de l'activité) dans les économies avancées», a-t-il ajouté. Les mesures de confinement imposées dans de très nombreux pays pour tenter d'enrayer la pandémie ont fait chuter l'activité dans tous les secteurs, et mis à genoux l'économie.

La situation pour les pays pauvres est d'autant plus délicate que ces transferts d'argent vont représenter une part encore plus importante dans l'économie de ces pays, en raison de la baisse significative attendue des investissements étrangers: plus de 35%, soulignent les auteurs du rapport. Ces envois constituent un «filet de sécurité» et sont une «manière de partager la prospérité» avec les familles qui les reçoivent, a expliqué à des journalistes Dilip Ratha, économiste en chef de ce rapport. Selon lui, les mouvements migratoires devraient également être en recul du fait de la crise.

Les travailleurs migrants sont particulièrement exposés aux pertes de revenus car ils travaillent dans les secteurs les plus affectés par les mesures d'endiguement de la pandémie, notamment la restauration, l'hôtellerie, la vente au détail et en gros, le tourisme ou encore les transports et la construction. Et «au moment où la saison des récoltes commence dans de nombreux pays, des signes de pénurie de main-d'oeuvre apparaissent dans le secteur agricole des pays industriels qui dépendent des travailleurs migrants», selon la Banque mondiale.

Les migrants sont également exclus des programmes gouvernementaux d'aide face au virus, y compris l'accès aux soins de santé, et ne peuvent pas non plus rentrer dans leur pays d'origine car il n'y a plus de transports, a encore indiqué le rapport.

AFP


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