L`Italie veut relancer le projet européen en revenant aux sources

  09 Février 2016    Lu: 589
L`Italie veut relancer le projet européen en revenant aux sources
L`Italie a convié mardi à Rome les six pays fondateurs de la Communauté européenne, devenue ensuite l`Union européenne (UE), dans l`espoir de relancer d`ici à l`an prochain un projet européen à bout de souffle.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a invité ses collègues de la vieille «Europe des six» à se retrouver à Rome pour un dîner de travail censé «lancer une réflexion commune sur comment renforcer l`Union européenne en partant des principaux défis que l`Europe est appelée à affronter», selon un communiqué du ministère.

Les ministres parleront de «l`avenir de l`UE et des perspectives de relance du processus d`intégration», d`après ce texte.

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, le répète à l`envi: cette Europe ne fonctionne plus et si elle ne change pas, elle disparaîtra, emportée par la vague populiste qui ne cesse d`enfler, y compris dans la péninsule.

L`opinion publique italienne, pourtant longtemps très favorable à l`intégration européenne, la boude aujourd`hui, après cinq ans de crise et une croissance en berne.

Il faut donc bouger et vite, selon le bouillonnant chef du gouvernement italien, qui a fait du mouvement perpétuel l`un de ses credo en politique.

«Le moment est arrivé d`ouvrir un débat sur comment fonctionne l`UE aujourd`hui et comment elle pourrait mieux fonctionner», résume pour l`AFP le secrétaire d`Etat italien aux Affaires européennes, Sandro Gozi, un proche de M. Renzi.

Calendrier favorable

Le calendrier est favorable, selon Rome. L`an prochain, l`Europe «fêtera» ses 60 ans d`existence depuis la signature du traité de Rome, tandis que des élections nationales sont prévues en France et en Allemagne.

Ces échéances «doivent se préparer», d`où la nécessité d`ouvrir un débat: «quelles sont les priorités, quels sont les défis et quels sont les objectifs qu`on veut atteindre, et qui est prêt à poursuivre dans cette voie ?», explique M. Gozi.

Le secrétaire d`Etat italien ne se fait toutefois pas beaucoup d`illusions sur la capacité actuelle de l`UE à se réformer. «Aujourd`hui, les conditions politiques pour changer n`existent pas, mais on doit lancer un processus» susceptible de les favoriser en vue d`une «relance de l`Europe», insiste-t-il.

Et dans ce contexte, les négociations avec le Royaume-Uni doivent être utilisées de manière positive pour «organiser des rapports constructifs entre la zone euro, qui doit être approfondie, et un marché unique plus large, qui doit être complété», ajoute-t-il.

Car pour Rome, l`Europe à deux vitesses n`est nullement un tabou. «Une Europe plus intégrée sera une Europe des différences», note sur ce point Sandro Gozi. «Il est illusoire de penser que 28 pays aillent tous à la même vitesse et fassent tous la même chose au même moment», explique-t-il. Il ne s`agit pas d`exclure quiconque, «mais on ne peut plus accepter qu`un pays ou un autre mette un veto à un projet d`approfondissement», ajoute le secrétaire d`Etat italien.

Mais peut-on aller vers plus d`Europe quand celle-ci semble chercher son salut dans le repli sur soi ? Ce danger existe et voilà pourquoi il ne faut pas abandonner le terrain aux seuls populistes, explique encore M. Gozi.

L`Europe est à la fois «incomplète et trop compliquée», c`est à cela qu`il faut s`attaquer, ajoute-t-il. D`où l`idée de revenir aux sources, en partant des six pays fondateurs, dont le soutien sera impératif, à commencer par celui de l`Allemagne, avec laquelle Rome entretient des rapports houleux depuis quelques mois.

Le Parlement italien entend aussi contribuer au débat et sa présidente Laura Boldrini a annoncé mardi le lancement d`une consultation nationale en ligne sur l`Europe, pour permettre aux citoyens de s`exprimer sur le sujet.

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