Berlin «prêt à la solidarité européenne» mais sans «corona bonds»

  01 Avril 2020    Lu: 570
Berlin «prêt à la solidarité européenne» mais sans «corona bonds» Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, à Potsdam, le 29 mars. ANNEGRET HILSE / REUTERS

L'Allemagne est «prête» à «faire jouer la solidarité européenne», mais refuse toujours toute mutualisation des dettes pour faire face à la pandémie du coronavirus dans la zone euro, a affirmé mardi le ministre des Finances allemand Olaf Scholz. «Nous sommes prêts à la solidarité, mais une solidarité bien pensée», a commenté le ministre, également vice-chancelier, issu des rangs du SPD (parti social-démocrate).

Olaf Scholz a notamment appelé à mobiliser les ressources budgétaires de l'Union Européenne en priorité vers les pays «ayant les besoins les plus importants», que ce soit d'un point de vue sanitaire ou économique. Mais le ministre a réitéré le refus de Berlin de mettre en place des «corona bonds», des emprunts communs aux 19 pays de la zone euro et demandés par plusieurs pays européens, dont la France, l'Espagne et l'Italie, pour faire face à la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus.

Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel avait déjà fait part, à l'occasion d'un sommet européen, de son opposition aux «corona bonds», privilégiant face à la crise les moyens budgétaires européens déjà existants, notamment le mécanisme européen de stabilité.

La veille, dans une lettre adressée mercredi au président du Conseil européen Charles Michel, les dirigeants de neuf pays européens, dont le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, avaient appelé à création de ces «corona bonds», afin de disposer d'un fonds important face à la crise.

Plusieurs hommes politiques italiens, les présidents des régions de Ligurie et d'Emilie Romagne et plusieurs maires, ont réitéré mardi cet appel dans une pleine page du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung où ils demandent à leurs «chers amis allemands» de changer d'avis sur cette question. Si «l'Union européenne ne prouve pas qu'elle existe maintenant, elle disparaîtra», écrivent les signataires de cette tribune, appelant l'Allemagne à «prendre la bonne décision».

La mutualisation des dettes des pays européens est fréquemment réclamée par les pays endettés du sud de l'Europe, comme l'Italie, mais elle est rejetée par les pays du nord, plus vertueux sur un plan budgétaire. Cette opposition à l'idée de mutualiser des dettes avait culminé en 2015 lors des houleuses négociations pour un troisième plan de sauvetage de la Grèce alors en plein marasme économique.

AFP


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