La première cérémonie des César a lieu le 3 avril 1976. Cette soirée est le chantier le plus visible de l'Académie: trois heures de spectacle en direct devant plus de 1700 invités, retransmises en clair et en direct sur Canal+.
Chaque année, plus de 130 artistes et techniciens sont nommés. Les lauréats reçoivent la fameuse statuette en bronze de 3,7 kilos, qui porte le nom de son créateur, l'artiste César. Leur nombre (13 en 1976, 22 en 2020) a évolué au fil des ans, avec la création de nouveaux trophées ou l'abandon de certains.
Membres cooptés
Ce sont les membres de l'Académie qui distinguent par leurs votes les artistes, les techniciens et les films sortis en salles l'année précédente.
La liste de ces 4.700 professionnels du cinéma est confidentielle. Pour en faire partie, il faut avoir au moins deux parrainages et avoir participé à au moins trois longs métrages en cinq ans, ou avoir déjà été nommé ou avoir obtenu un César.
Alain Terzian présidait l'Académie depuis 2003. Des figures comme Jeanne Moreau (1986-1988), Jean-Loup Dabadie (1990-1992) ou Daniel Toscan du Plantier (1992-2003) ont précédemment occupé cette fonction.
Crise et polémiques
Les César ont longtemps été critiqués pour l'élitisme de leurs choix et la mise à l'écart de films grand public. En 2009, Dany Boon a failli boycotter la cérémonie, déçu que «Bienvenue chez les Ch'tis», plus gros succès de l'histoire du cinéma français, ne soit nommé qu'une seule fois. En 2018, est créé un «César du public» (cette année il récompensera l'un cinq films français ayant fait le plus d'entrées).
Toujours en 2018, un collectif de personnalités du cinéma français, le collectif 50/50 en 2020, lance un site internet pour agir en faveur de la parité. Il publie une étude montrant que sur les 42 éditions des César à ce jour, 81% des nommés étaient des hommes et seules 10% de femmes l'avaient été pour le César de la meilleure réalisation. Une seule a été récompensée, Tonie Marshall en 2000.
Début 2020, des associations féministes accusent le cinéma français de protéger Roman Polanski, accusé de viol, son film «J'accuse» étant en lice pour douze prix. Le cinéaste avait dû renoncer en 2017 sous leur pression à présider les César.
Le 10 février, quelque 400 personnalités du cinéma réclament dans une tribune une «réforme en profondeur» de l'Académie. Trois jours plus tard, la direction des César, accusée d'opacité et d'entre-soi, annonce sa démission collective.
Des multi-primés et des oubliés
Champions toutes catégories : Le Dernier métro de François Truffaut en 1981 et Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau en 1991 avec dix César chacun. Camille redouble, de Noémie Lvovsky, a été nommé treize fois en 2013 et n'a rien gagné. La personnalité la plus récompensée reste Jacques Audiard avec dix prix, suivi par Roman Polanski avec huit récompenses, dont quatre du meilleur réalisateur.
Côté actrices et acteurs, Isabelle Adjani et Michel Serrault cumulent respectivement neuf nominations et cinq César, et huit nominations et trois César. Gérard Depardieu a été nommé à dix-sept reprises, mais n'a gagné que deux fois. Guillaume Gallienne est la personnalité la plus titrée en une seule cérémonie (quatre statuettes en 2014).
L'ensemble des films de François Ozon totalise cinquante-deux nominations, dont seize citations à titre personnel ! Mais ni lui ni ses acteurs et actrices n'ont rien gagné. Son dernier film Grâce à Dieu , Ours d'argent à Berlin, est nommé cinq fois cette année dont deux pour Ozon dans la catégorie meilleur film et meilleur scénario. S'il repart à nouveau bredouille, le réalisateur pourra tout de même se consoler. Godard, Rivette, Rohmer et Chabrol, piliers de la Nouvelle vague, n'ont jamais reçu le César du meilleur réalisateur. (AFP)
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