Les autorités singapouriennes ont ordonné à Facebook de bloquer la page du site politique States Times Review (STR), qu'elles accusent de faire circuler des informations erronées.
C'est la première fois qu'elles réclament le blocage d'une page.
Facebook a confirmé s'être plié aux injonctions de Singapour, ajoutant que le réseau social était "légalement obligé" de restreindre l'accès à cette page.
Mais un porte-parole du géant américain a ajouté: "nous pensons que des ordres de ce type sont disproportionnés et contredisent les affirmations du gouvernement sur le fait que (la loi) ne serait pas utilisée comme outil de censure".
"Nous avons à plusieurs reprises alerté sur les potentiels excès de cette loi, et sommes très préoccupés du précédent que cela crée concernant l'entrave à la liberté d'expression à Singapour".
Un poste publié sur la page Facebook de STR a prévenu de la fermeture de la page mais a redirigé les internautes vers une autre page, où le contenu du site était disponible.
Outre Facebook, d'autres géants d'internet ont exprimé leurs craintes concernant la loi singapourienne, parmi lesquels Google et Twitter. Des craintes également partagées par des organisations de défense des droits.
Mais le gouvernement affirme que cette législation est nécessaire pour lutter contre la propagation des fausses nouvelles en ligne, accusant au passage STR d'avoir fait circuler des infox notamment au sujet de l'épidémie de nouveau coronavirus.
Singapour a fait état de 77 contaminations liées au virus qui a tué des milliers de personnes et en a infecté des dizaines de milliers en Chine.
La législation singapourienne offre aux ministres le pouvoir d'ordonner aux plateformes et sites internet de faire figurer un avertissement sur des contenus qu'ils jugent trompeurs, et d'imposer le blocage de pages pour les internautes situés dans la ville-état.
Par AFP