Iran: un couple d'universitaires français détenu cherche à se voir en prison

  10 Février 2020    Lu: 489
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Un couple d'universitaires français incarcéré en Iran cherche à obtenir un document des autorités pénitentiaires les présentant comme mariés pour qu'ils puissent se voir en prison, a annoncé vendredi dernier à l'AFP leur avocat. Une information également relayée par l'ONG «Iran Human Rights» dans un tweet publié le même jour.

Fariba Adelkhah l'anthropologue franco-iranienne, spécialiste du chiisme, et son compagnon Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique, tous deux membres du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris et du CNRS, sont en couple depuis 38 ans selon leur avocat iranien, mais ne sont pas mariés à proprement dit. Depuis juin dernier, ils sont détenus en Iran, où la loi ne donne le droit de visite entre détenus qu'à ceux mariés officiellement. «Mes clients ont adressé une demande écrite d'enregistrement officiel de mariage auprès des autorités pénitentiaires», a déclaré Me Saïd Dehghan.

Me Dehghan a confié qu'à ses yeux, le mariage selon l'islam est contracté par «le consentement des époux, ne nécessite aucune cérémonie» et par conséquent il considère que les deux chercheurs sont mariés de fait. Emprisonnés sans procès, ces derniers sont poursuivis pour «collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale». Paris ne cesse de réclamer leur libération. Seulement Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité pour ses ressortissants a toujours refusé à la France un accès consulaire à Fariba Adelkhah. Mais cet accès est garanti pour Roland Marchal selon l'Iran.

Le comité de soutien des deux chercheurs a indiqué fin janvier que l'état de santé de la chercheuse, en grève de la faim depuis le 24 décembre, était «alarmant». «Le comité de soutien lui demande depuis dimanche d'interrompre sa grève de la faim», a précisé l'un des membres du comité, Jean-François Bayart. «Elle a de la peine à marcher, des problèmes aux genoux, a perdu beaucoup de poids», dit-il à l'AFP. Et ce dernier d'ajouter «Le procès semble proche, selon certaines informations». Une marche silencieuse sera organisée mardi à 12H30 à sur le parvis des droits de l'Homme, place du Trocadéro à Paris, en faveur des deux chercheurs, a-t-il enfin précisé.

Comme eux, plus d'une dizaine d’autres universitaires étrangers sont sous le coup de chefs d’accusation politiques - atteintes à la sûreté de l’Etat, propagande contre le régime, espionnage - et sont ainsi retenus prisonniers en Iran. C'est en tout cas ce que révèle une enquête menée par l'ONG Iran Human Rights publiée sur son site internet.

AFP


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