Le vol «a subi beaucoup d'anomalies», a reconnu l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, lors d'une conférence téléphonique avec la presse, appelant à «ne jamais, jamais avoir peur de la vérité».
Les anomalies de logiciel sont probablement les symptômes du «vrai problème», à savoir que «nous avons eu de nombreux dysfonctionnements de procédure dans le cycle de développement et de test des logiciels», a déclaré Doug Loverro, le responsable des vols habités à la Nasa. «La supervision de la Nasa a été insuffisante, c'est évident», a-t-il admis.
Le premier problème de logiciel, découvert peu après le lancement le 20 décembre, a empêché la mise sur la bonne orbite de Starliner, qui aurait dû aller jusqu'à la Station spatiale internationale mais a dû revenir sur Terre deux jours après. Une intervention manuelle a empêché la «perte» du véhicule, selon la Nasa. Le deuxième fut l'impossibilité de communiquer avec le vaisseau pendant plusieurs minutes, en raison du «bruit» radio émanant probablement de communications terrestres. Cela n'avait pas été anticipé, a reconnu Boeing. Le troisième problème, révélé seulement jeudi par une commission de sécurité de la Nasa et confirmé vendredi par la Nasa et Boeing, aurait pu lui aussi provoquer la destruction de l'appareil.
Le système gérant le module de service, une partie du vaisseau qui se détache du module habité avant la rentrée atmosphérique, contenait une erreur de code informatique. Cette erreur aurait conduit les propulseurs à repousser le module de service vers le module habité, ce qui aurait pu provoquer un choc, déstabiliser le véhicule ou endommager son bouclier thermique, a expliqué Jim Chilton de Boeing.
Cette erreur n'a été découverte que tard le samedi soir précédant l'atterrissage. La correction a été téléchargée un peu moins de trois heures avant par les ingénieurs de Boeing, selon John Mulholland, chef du projet Starliner. Rien n'avait filtré à l'époque. Les conclusions de l'enquête indépendante seront prêtes fin février. Les responsables de la Nasa ont refusé de spéculer sur les conséquences en termes de calendrier, alors que Starliner devait emmener ses premiers astronautes vers l'ISS dans les prochains mois. Doug Loverro a évoqué des problèmes éventuels dans la «culture» d'entreprise de Boeing, et fait allusion à des anomalies dans «d'autres parties», référence probable à la crise de l'avion 737 MAX.
Parallèlement, la capsule de SpaceX, Crew Dragon, s'approche de son premier vol habité, probablement au deuxième trimestre, selon Elon Musk. (AFP)
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