Australie : les habitats d'espèces menacées durement frappés par les incendies

  20 Janvier 2020    Lu: 778
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Les feux en Australie ont brûlé plus de la moitié de l'habitat connu de 100 plantes et animaux menacés, dont 32 espèces en danger critique d'extinction, a annoncé, ce lundi 20 janvier, le gouvernement.

Plus d'un milliard d'animaux ont péri dans la vague sans précédent d'incendies qui a ravagé l'est et le sud de l'île pendant des mois, brûlant une étendue plus grande que celle du Portugal.

Un bilan précis pour la faune et la flore ne sera établi que dans plusieurs semaines, car il reste des feux et certaines zones brûlées sont encore trop dangereuses à explorer, selon les autorités. Mais le ministère de l'Environnement et de l'Energie a d'ores et déjà publié une liste préliminaire des espèces menacées de plantes, animaux et insectes qui ont perdu plus de 10% de leur habitat répertorié.

Plus de 80% des habitats connus ou probables de 49 espèces ont subi les flammes, tandis que 65 autres espèces ont vu 50 à 80% de leurs aires de peuplement affectées. «Certaines espèces sont plus vulnérables au feu que d'autres et certaines zones ont été plus gravement brûlées que d'autres, donc une analyse plus approfondie sera nécessaire avant de pouvoir évaluer pleinement l'incidence des incendies sur le terrain», a déclaré Sally Box, commissaire aux Espèces menacées.

Les espèces menacées victimes des incendies comprenaient 272 plantes, 16 mammifères, 14 grenouilles, neuf oiseaux, sept reptiles, quatre insectes, quatre poissons et une araignée, a indiqué le ministère. Sur les 32 espèces en danger critique d'extinction touchées par les incendies, la plupart étaient des plantes, et il y avait également des grenouilles, des tortues et trois types d'oiseaux, a-t-on ajouté de même source.

L'ornithorynque au bord de l'extinction ?

Si des pluies se sont abattues sur certaines zones de l'Australie ravagées par les feux, des chercheurs ont pointé le rôle des sécheresse et du réchauffement climatique sur l'avenir des populations d'ornithorynques. Au point de les pousser vers l'extinction, selon une étude publiée ce lundi. Ce mammifère unique a déjà disparu de 40% de son habitat historique dans l'est de l'Australie en raison de sécheresses, de l'aménagement du territoire, de la pollution ou encore de la construction de barrages qui fragmentent ses lieux d'habitation, selon ces scientifiques du Centre pour les sciences de l'écosystème de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW).

Ils estiment que, si les menaces actuelles se maintiennent, les populations d'ornithorynques pourraient s'effondrer de 47 à 66% au cours des 50 prochaines années. En prenant en compte la dégradation des conditions climatiques liée au réchauffement, les populations pourraient même avoir baissé de 73% en 2070. L'ornithorynque est actuellement considéré par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme une espèce «quasi menacée».

Mais les chercheurs de l'UNSW estiment que la dégradation de l'état des cours d'eau liée à la baisse des précipitations et aux vagues de chaleur assombrit l'horizon pour l'espèce. «Ces dangers exposent l'ornithorynque à des extinctions localisées, car ils seront incapables de repeupler certaines régions», a expliqué Gilad Bino, principal auteur de l'étude. Il est selon les chercheurs «urgent» de mener une étude nationale des risques pesant sur la population de ces mammifères pour évaluer si l'espèce doit être considérée comme «vulnérable» et s'il faut mettre en place des stratégies de protection pour «minimiser les risques d'extinction».

L'étude estime que la population totale a chuté de 50% depuis la colonisation de l'île par les Européens il y a deux siècles. Une précédente étude publiée en novembre 2018 faisait état d'une baisse de 30% sur cette période, et estimait la population à 200.000 individus.

AFP


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