Si vous fumez du cannabis tous les jours pendant cinq ans
Selon cette étude publiée dans la revue Jama Internal Medicine qui a scruté 3.400 Américains sur une période de vingt-cinq ans, les personnes qui fument de la marijuana tous les jours depuis au moins cinq ans ont une mémoire de court terme moins performante que ceux qui n’en ont jamais fumé ou fumé peu. Sur une liste de quinze mots qu’on leur demande de mémoriser, les utilisateurs ayant fumé tous les jours pendant cinq ans se souvenaient en moyenne d’un demi-mot de moins que les autres, soit 8,5 mots contre neuf. C’est peu, direz-vous, mais au bout de vingt-cinq ans, ce n’est plus un demi-mot, mais 2,5 mots.
Pour mesurer les effets de l`exposition au cannabis sur le long terme, les chercheurs ont également mis en place le concept d`«années cannabis». Ce système de mesure rapproche, par exemple, ceux qui ont fumé une fois par jour 365 jours par an, ceux qui ont fumé tous les deux jours pendant deux ans, ou une fois par semaine pendant sept ans, derrière l`équivalent d`«une année cannabis». Plus l`exposition est donc intense dans le temps, plus les effets mesurés sont négatifs.
Pas de différence de Q.I.
Ces résultats font écho à une autre étude récente de la Northwestern University, aux États-Unis, qui montrait des performances de mémorisation inférieures de 18% de la part de personnes ayant fumé tous les jours pendant au moins trois ans.
Notons quand même que l’histoire ne dit pas si les fumeurs réguliers de cannabis sur le long terme sont aussi à l’origine des personnes ayant des facultés cognitives plus faibles que les autres. L’étude montre, par ailleurs, que le cannabis n’affecte pas les autres capacités intellectuelles, comme la concentration ou la déduction, chose «assez surprenante», selon le Washington Post, par rapport à l’image très négative renvoyée par le cannabis dans les politiques de santé publique.
Là encore l’étude est conforme à d’autres travaux récents, comme cette recherche qui s’était attardé le cas de 290 paires de jumeaux dont seul l`un des deux fumait. Les tests d’intelligence n’avaient montré aucune différence.
Mais ce n’est pas parce que le cannabis n’affecte pas l’intelligence et n’affecte que peu la mémoire qu’il faut en consommer: de fortes doses entraînent des risques de dépendance, de psychose, de dépression et d’isolement social qui sont bien réels.