Crash du Boeing à Téhéran: Kiev, Londres et Washington évoquent l'hypothèse d'un «missile»

  10 Janvier 2020    Lu: 1307
  Crash du Boeing à Téhéran:   Kiev, Londres et Washington évoquent l

Photo Ebrahim Noroozi/AP/SIPA

Le président américain Donald Trump a fait part ce jeudi 9 janvier de ses «doutes» sur les raisons du crash d'un Boeing d'Ukraine International Airlines à Téhéran, qui a fait 176 morts, dans la nuit de mardi à mercredi.

«J'ai le sentiment que quelque chose de terrible s'est passé (...) Quelqu'un a pu faire un erreur (...) Je ne sais pas», a-t-il déclaré depuis la Maison-Blanche.

La catastrophe est survenue peu après des tirs de missiles par Téhéran sur des bases utilisées par l'armée américaine en Irak. Le Boeing de Ukraine International Airlines (UIA) a décollé mercredi matin de Téhéran en direction de Kiev avant de s'écraser deux minutes après, tuant les 176 personnes à bord, principalement des Iraniens et des Canadiens. Une cinquantaine d'experts ukrainiens sont arrivés ce jeudi à Téhéran jeudi pour participer à l'enquête et notamment au décryptage des boîtes noires du Boeing.

Dans la journée, le premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont demandé une enquête «complète» et «transparente». «Les informations que nous voyons sont très inquiétantes et nous les regardons en urgence», a ajouté Downing Street, sans plus de précisions. Selon les premiers éléments de l'enquête iranienne, le Boeing 737 avait fait demi-tour après un «problème». Les autorités ukrainiennes ont dit examiner parmi les hypothèses possibles celles d'un missile antiaérien, de l'explosion d'une bombe à bord ou d'une collision avec un drone.

«Dans nos contacts avec l'Iran, nous avons insisté fermement sur la tenue d'une enquête transparente, complète et objective pour établir au plus vite les circonstances de cette tragédie», a déclaré de son côté Volodymyr Zelensky, cité dans un communiqué de la présidence ukrainienne. Le ministre adjoint des Affaires étrangères de l'Ukraine, Sergiy Kyslytsya, a demandé devant le Conseil de sécurité de l'ONU un «soutien inconditionnel» pour ses experts en charge de l'enquête. «176 vies innocentes ont été perdues», a-t-il dit lors d'une réunion sur le respect de la Charte des Nations unies.

Parler de missile «n'a aucun sens»

Les autorités iraniennes ont réagi ce jeudi à des «rumeurs» de frappe de missile sur l'avion ukrainien qui s'est écrasé mercredi près de Téhéran, affirmant qu'elles n'avaient «aucun sens». «Plusieurs vols intérieurs et internationaux volaient au même moment dans l'espace iranien à la même altitude de 8 000 pieds, et cette histoire de frappe de missile sur l'avion ne peut pas du tout être correcte», indique un communiqué sur le site du ministère des Transports iraniens. «De telles rumeurs n'ont aucun sens», ajoute le texte, qui cite Ali Abedzadeh, président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO) et vice-ministre des Transports.

Ali Abedzadeh réagissait à des rumeurs sur les réseaux sociaux selon lesquelles le Boeing 737 d'Ukraine Airlines International aurait été touché par un missile tiré par les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne. À propos des boîtes noires de l'appareil, retrouvées dès mercredi, Ali Abedzadeh déclare que «l'Iran et l'Ukraine ont les moyens de télécharger [les] informations» qu'elles contiennent. «Mais si des mesures plus spécialisées sont nécessaires pour extraire et analyser des informations, nous pouvons le faire en France ou dans d'autres pays», dit-il.

«À un moment ou à un autre, ils remettront les boites noires, idéalement à Boeing, mais s'ils les donnent à la France ou un autre pays, cela irait aussi», a affirmé Donald Trump. Rien n'oblige formellement l'Iran à faire analyser ce matériel aux États-Unis, mais tout pays n'en ayant pas les moyens techniques peut confier la tâche à un des rares en capacité de le faire (États-Unis, Allemagne et France, notamment). (AFP)


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