Le Soudan et des rebelles adoptent une feuille de route pour la paix au Darfour

  29 Décembre 2019    Lu: 853
Le Soudan et des rebelles adoptent une feuille de route pour la paix au Darfour

Le gouvernement soudanais et neuf groupes rebelles ont adopté samedi une feuille de route pour mettre fin au sanglant conflit qui déchire la région du Darfour depuis seize ans, a constaté un correspondant de l'AFP.

L'accord souligne les différentes questions que les parties devront négocier lors du dernier cycle de pourparlers à Juba, au Soudan du Sud.

"Nous pensons que c'est une étape importante", a déclaré à l'AFP Ahmed Mohamed, le négociateur en chef sur les questions du Darfour du Front révolutionnaire soudanais (SRF), une coalition de neuf groupes rebelles engagés dans des pourparlers avec le gouvernement soudanais.

"Cette étape aidera sans aucun doute à atteindre une paix durable au Darfour et permettra également au processus de transition au Soudan de se dérouler sans heurts et sans entraves", a déclaré M. Mohamed.

Parmi les questions qu'ils ont convenu d'aborder figurent les causes profondes du conflit, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le partage du pouvoir et l'intégration des forces rebelles dans l'armée nationale. L'accord stipule également que le gouvernement soudanais traitera des questions foncières, comme la destruction des biens pendant le conflit.

Khartoum négocie depuis deux semaines avec différents groupes rebelles dans la capitale du Sud-Soudan dans le cadre de la dernière série d'efforts visant à mettre fin aux conflits dans les régions du Darfour, dans l'Ouest du Soudan, du Nil Bleu et du Kordofan méridional.

Les rebelles de ces zones ont mené des campagnes sanglantes contre leur marginalisation par Khartoum sous le régime du président évincé Omar el-Bashir. Mais le gouvernement de transition du Soudan, dirigé par le Premier ministre Abdalla Hamdok, a fait de la paix dans ces régions une priorité, faisant naître un espoir de paix.

Les combats du Darfour ont éclaté en 2003 quand des rebelles des minorités ethniques ont pris les armes contre le gouvernement du président Bachir qu'ils accusaient de marginaliser la région.

Selon les organisations de défense des droits de l'homme, Khartoum a ciblé des groupes ethniques soupçonnés d'être favorables à la rébellion, pratiquant une politique de la terre brûlée, violant, tuant, pillant et incendiant les villages.

Bashir, qui est détenu pour corruption et attend d'être jugé pour d'autres chefs d'accusation, est recherché par la Cour pénale internationale de La Haye pour son rôle dans le conflit qui a fait environ 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.

"Nous n'avons pas réussi à obtenir une paix durable pour le Darfour simplement parce que le gouvernement précédent n'était pas prêt à prendre des décisions stratégiques pour résoudre le conflit", a déclaré M. Mohamed, qui a participé aux précédents pourparlers.

Le général Samsedine Kabashi, le plus haut représentant du gouvernement soudanais aux pourparlers, a assuré que les nouvelles autorités voulaient la paix.

"Nous sommes déterminés à mettre fin à tous les problèmes au Darfour et à faire en sorte de rétablir la paix et la stabilité non seulement au Darfour mais dans toutes les régions du pays".

Le processus de paix a commencé en août et les médiateurs visent un accord final d'ici février prochain.

Source: AFP


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