L'armée américaine s'inquiète de l'usage de tests ADN par ses soldats

  26 Décembre 2019    Lu: 906
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Ces kits, vendus par des entreprises comme 23andMe ou Ancestry, pourraient poser problème pour la carrière des soldats, avertit le Pentagone.

Qui suis-je ? C'est à cette question lancinante que se proposent de répondre des entreprises technologiques comme 23andMe ou Ancestry. Pour une centaine de dollars, elles peuvent décortiquer les secrets d'un ADN.

Mais pour le Pentagone, certaines questions se gardent de réponse. Dans un mémo co-signé par le sous-secrétaire au renseignement Joseph D. Kernan et rapporté par Yahoo News, le Département de la Défense appelle les soldats américains à ne pas avoir recours à ce type de tests récréatifs.

«Transmettre des données génétiques sensibles à des parties extérieures génère des risques, à la fois personnels et opérationnels», avertit le mémo. Il précise même que les membres de l'armée américaines ont pu être l'objet de publicité ciblées, notamment via des réductions, de la part de ces entreprises qui collectent les données génétiques.

«Ces tests sont particulièrement peu régulés», rappelle encore le texte, en insistant sur «les conséquences involontaires pour les forces armées et leurs missions», mais aussi sur la «carrière des membres de ce service». En effet, l'armée américaine n'est pas tenue d'ignorer les informations génétiques des individus (c'est en revanche le cas pour les civils).

Selon Frederick Bieber, professeur à Harvard et ancien réserviste au laboratoire d'identification ADN de l'armée, des décisions sur le caractère «opérationnel» d'un soldat pourraient ainsi être prise à partir de cette base ADN, en particulier dans l'aviation. Or rien n'assure que les résultats de ces tests soient fiables. Un argument dissuasif pour les soldats, qui pourraient ainsi être pénalisés à tort si les tests révélaient des prédispositions fausses à certaines maladies, indique le New York Times.

La popularité croissante de ce type de tests soulève, aux États-Unis comme en France, des questions légales et éthiques, alors que certaines des entreprises concernées ont pu partager la masse de données collectée avec des tiers.

Le Figaro


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