L’ex-président roumain Iliescu poursuivi pour crimes contre l’humanité
Des milliers de mineurs des mines de charbon de la Vale du Jiu descendent à Bucarest pour mater un mouvement d’opposition. L’expédition fait quatre morts et un millier de blessés, tandis que des centaines d’autres sont détenus illégalement pendant plusieurs jours. Les sièges des partis d’opposition sont saccagés. Les images font le tour du monde, provoquant des condamnations de la part de plusieurs chancelleries occidentales. A l’issue de cette équipée qui sème la terreur parmi la population, les mineurs sont remerciés par Ion Iliescu pour leur « sens civique élevé ».
Pour la Roumanie, l’expédition punitive des mineurs avait représenté un frein dans son évolution démocratique. Le parquet accuse aujourd’hui l’ancien président d’être celui qui a appelé les « gueules noires à Bucarest ». Ion Iliescu affirme pour sa part n’avoir rien à se reprocher. La grande question aujourd’hui est de savoir si le pays est prêt à affronter ce passé dans toute sa complexité, Ion Iliescu n’étant que l’un des acteurs de ces journées difficiles à oublier.