Les pigeons estropiés - victimes de nos déchets

  14 Novembre 2019    Lu: 1054
Les pigeons estropiés - victimes de nos déchets

Une étude publiée cette semaine dans la revue Biological Conservation révèle que les pigeons estropiés sont victimes de nos cheveux et autres déchets qui traînent dans les rues.

A Paris ou dans d'autres grandes villes du monde, beaucoup de pigeons sont estropiés, amputés d'un ou plusieurs doigts, ou avec juste un moignon à la place d'une patte. Une idée reçue veut que ces difformités soient liées à des maladies qui rongent leurs doigts, contribuant ainsi à leur mauvaise réputation. Mais ce n'est qu'une légende urbaine, assure l'étude. Une équipe de chercheurs français du Muséum national d'Histoire naturelle et de l'université Lyon 1 a passé au crible des centaines de ces volatiles sur 46 sites à Paris.

Résultat: les hommes sont responsables, au moins en partie, de ces mutilations, car plus le quartier est pollué (pollution de l'air, bruit...) et plus il est densément peuplé, plus les pigeons sont estropiés. Encore plus frappant, ces oiseaux sont plus fréquemment mutilés dans les quartiers où les coiffeurs, qui jettent les cheveux coupés dans les mêmes poubelles où viennent se nourrir les volatiles, sont nombreux. La raison est mécanique. «Lorsque les pigeons marchent au sol, des cheveux ou des fils s'enroulent autour de leurs extrémités et finissent par faire un garrot sur le doigt qui se nécrose et tombe», explique le Muséum, qui souligne qu'une meilleure gestion de nos déchets pourrait «limiter les souffrances imposées à la faune des villes».

Les chercheurs notent ainsi que les pigeons souvent considérés comme une nuisance sont une sorte de marqueur de l'état de la pollution de l'environnement urbain. «La surveillance de la pollution urbaine dans les grandes villes peut s'appuyer sur les plumes des pigeons par exemple pour les traces de métaux, mais peut aussi compter sur leurs doigts»...
Par AFP


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