Le groupe assure dans un communiqué que ce départ n'a "pas de rapport avec la performance opérationnelle ou financière" de McDonald's.
Mais le conseil d'administration "a déterminé que (M. Easterbrook) avait enfreint le règlement de l'entreprise et qu'il avait fait preuve d'un mauvais jugement en ce qui concerne une récente relation consentie avec un(e) membre du personnel".
Dans une lettre adressée aux salariés et consultée par l'AFP, M. Easterbrook a reconnu lui-même avoir commis "une erreur".
"Etant donné les valeurs de l'entreprise, j'estime comme le conseil d'administration qu'il est temps pour moi de passer à autre chose", y écrit-il.
McDonald's n'a rien divulgué sur le salarié en question, pas même s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.
M. Easterbrook est remplacé, avec effet immédiat, par Chris Kempczinski, qui gérait jusqu'à présent les activités de McDonald's aux Etats-Unis.
"Chris prend les rênes de cette grande entreprise à un moment où la performance est solide et durable, et le conseil a toute confiance en lui pour être le mieux à même de définir la vision et guider la stratégie permettant à l'entreprise de poursuivre son succès", a commenté le président du conseil d'administration de l'entreprise, Enrique Hernandez Jr., dans le communiqué.
"Il dispose des compétences et de l'expérience voulues pour avoir mené à bien nos activités aux États-Unis (de 2017 à 2019, NDLR), où les franchisés produisent des résultats financiers et opérationnels solides, et pour avoir supervisé la stratégie mondiale, le développement commercial et l'innovation" de McDonalds en 2015 et 2016, a-t-il ajouté.
Diplomé de Duke University et de la prestigieuse école de commerce de Harvard, il est un habitué des groupes offrant des produits de grande consommation puisqu'il avait auparavant travaillé à PepsiCo, Kraft, Procter & Gamble.
- Liaisons fatales -
Mr. Easterbrook était, lui, arrivé en 2015 au poste de directeur général de l'entreprise, qui compte 38.000 restaurants dans plus de 100 pays.
Sous sa houlette, l'action de McDonald's a doublé à Wall Street et le bénéfice net de l'entreprise a augmenté chaque année.
Il n'a toutefois pas réussi à enrayer la diminution progressif des ventes de l'entreprise, qui fait face comme d'autres grandes chaînes de restauration rapide aux changements d'habitude des consommateurs, à la recherche d'une alimentation plus saine.
Il a bien tenté de revitaliser le chiffre d'affaires en simplifiant sa carte, en proposant une formule petit-déjeuner toute la journée, des sodas et cafés pour 1 dollar aux Etats-Unis ou des hamburgers en petites tailles.
McDonald's a également beaucoup investi dans les technologies pour faciliter par exemple la prise de commandes, depuis les bornes dans les restaurants ou l'application sur les téléphones, ou dans les services de livraison.
Le géant du fast-food a toutefois déçu les marchés lors de son dernier rapport trimestriel, en faisant état d'une croissance moins forte que prévu de ses ventes aux Etats-Unis, où il semble payer cher son retard dans les burgers végétariens, la dernière mode du secteur.
Les liaisons sur le lieu du travail ont coûté leur place à de nombreux PDG aux Etats-Unis lors des dernières années, et le sujet est devenu encore plus sensible depuis le mouvement #MeToo contre le harcèlement et les agressions sexuelles.
En 2018, ce sont les patrons du fabricant de micro-processeurs Intel, Brian Krzanich, et du fabricant de vêtements de yoga branchés Lululemon, Laurent Potdevin, qui avaient quitté leur entreprise respective pour des liaisons avec des salariées.
En 2016, Darren Huston, le PDG du site du commerce en ligne Priceline avait dû démissionner pour des raisons similaires. Idem en 2012 pour Brian Dunn, le PDG du groupe de grande distribution BestBuy.
Par AFP
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